Le cerf se plaît en élevageDano, roi de la ferme des Planches de Semsales
Depuis 2013, deux hardes de cerfs ont remplacé les vaches sur l’exploitation de Sandra et Sébastien Maillard.
Avec ses bois majestueux et ses beaux yeux clairs, Dano le cerf fait le fier dans la campagne fribourgeoise. En ce milieu du mois de septembre, il est au top de sa forme. «La barbe sur son torse commence à être bien fournie et là il est magnifique, observe Sébastien Maillard en regardant cet animal qu’il adore et qui se montre très sociable quand il y a du pain sec à proximité. Mais le brame va commencer vers la fin septembre et il va perdre 30 kilos. Pendant trois semaines, ses hormones feront «fois 1000» et il ne pensera qu’à séduire les biches au point de ne même plus s’alimenter.»
«On s’est quand même dit que c’était dommage de ne plus exploiter le domaine. Et après avoir vu une harde de cerfs à Marsens, notre décision était prise.»
Le superbe mâle de 11 ans doit sa présence à la ferme des Planches à la volonté de Sébastien Maillard et de son épouse Sandra de remplacer les vaches par d’autres animaux dans leur exploitation. En effet, après le décès du papa de Sébastien, ce dernier s’en va travailler ailleurs (au Zoo de Servion, puis facteur pendant treize années chez Liebherr) pour payer la rénovation de la ferme. «On s’est quand même dit que c’était dommage de ne plus exploiter le domaine. Et après avoir vu une harde de cerfs à Marsens, notre décision était prise.»
Les belles et les dociles
En 2011 le couple aménage les parcs et accueille ses premières bêtes – 56 têtes venues de France – en 2013. Sept ans plus tard, 200 cervidés divisés en deux hardes paissent paisiblement l’herbe fribourgeoise. «La harde de Dano vient d’un éleveur qui mise surtout sur de belles biches bien rondes. Il les a sélectionnées pour cela. L’autre harde, dominée par un cerf plus jeune qui n’a pas encore été baptisé, est plus docile. Les biches viennent souvent me bousculer gentiment pour demander un peu plus de pain sec.»
Cela fait maintenant deux ans que l’affaire des Maillard tourne bien. «Ces bêtes sont super, sourit le passionné. Elles vivent toute l’année dehors, mangent de l’herbe l’été et des bouchons en silo l’hiver, elles ne sont jamais malades – on les capture une fois par année pour les baguer et les vermifuger mais c’est tout – et en plus on a un taux de fécondité de près de 100%!»
Les bois tombent chaque année
La saison est donc rythmée par les amours en automne et les naissances qui arrivent mi-mai. Toute la harde s’occupe des faons, mais ces derniers ne tètent que leur maman. Et, fait pas forcément connu, les mâles perdent leurs dagues (bois courts) ou leurs bois une fois par année. «Il y a très peu de pertes avec les cerfs, se réjouit Sébastien Maillard, qui abat lui-même ses bêtes pour leur éviter le moindre stress. La viande est très maigre (ndlr: 3% de matière grasse, contre 31% pour le porc), on fait des saucisses sèches et des terrines avec les morceaux moins nobles, on vend les bois (lire ci-contre) et un ami vient chercher les peaux pour les tanner.»
La clientèle de la ferme des Planches est constituée à 90% de particuliers – «et je crois qu’il y a plus de Vaudois que de Fribourgeois qui visitent notre self-service!» Elle vient aussi bien pour acheter de la production locale que pour visiter les lieux, où l’on croise chien, chats, poules, lapins chèvres et dindes. «Nos chats sont excellents en relations publiques», se marre Sébastien Maillard alors qu’une boule de poils noir et blanc se prélasse au soleil, la patte sur la cuisse d’un jeune visiteur. «Avant le Covid, je faisais pas mal de visites à la ferme où j’explique comment vivent nos bêtes et qui se terminent par une dégustation. Je pense que je vais recommencer parce que j’adore ça. C’est vraiment mon truc!»
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