Banques de gestionDe bons chiffres qui cachent une réalité moins rose
Les banques de gestion affichent de bons résultats qui «dissimulent des problèmes très importants à venir» selon le vice-président de Genève Place Financière, Nicolas Pictet.

Les résultats des banques de gestion sont plutôt bons, mais ces chiffres masquent une réalité bien moins rose, a averti mercredi le vice-président de Genève Place Financière Nicolas Pictet. Il a insisté sur l'accès au marché de l'Union européenne (UE).
«Les fonds sous gestion ou administration sont en hausse et les bénéfices également», a déclaré l'associé-gérant de Pictet & Cie qui dès le 1er janvier succédera à Bernard Droux à la tête de Genève Place Financière. Selon l'enquête conjoncturelle annuelle de la Fondation, les perspectives de la branche pour 2014 à Genève sont dans la continuité de 2013.
Les établissements interrogés sont en majorité confiants et prévoient une année correcte à bonne malgré des marges sous pression et des coûts en hausse en raison des multiples réglementations nouvelles, avec le maintien des emplois.
Problèmes à venir
Mais, a affirmé Nicolas Pictet, «les bons résultats dissimulent des problèmes très importants à venir». Il a mentionné «les amendes probablement considérables que les banques suisses devront payer au gouvernement américain», «l'accès au marché européen qui devient problématique depuis la Suisse» et «la question du règlement du passé qui reste non résolu avec certains pays».
Le vice-président de Genève Place Financière a fait remarquer que l'afflux net de fonds s'est produit surtout à l'étranger dans les filiales des banques suisses et que la croissance générale des actifs est due pour une part importante à la hausse des marchés et à l'évolution des taux de change. L'enquête sur la place financière genevoise montre par ailleurs que les petits établissements ont de plus en plus de mal à s'adapter et sont plus pessimistes.
Accès à l'UE primordial
«L'accès au marché de l'Union européenne est primordial pour la place financière suisse», a déclaré Nicolas Pictet, en constatant que «cet accès est fortement menacé, compte tenu de la tendance protectionniste qui sévit dans l'UE suite à la crise de la dette». «Il est impératif que la Suisse trouve un accord avec ses voisins», a insisté le vice-président de Genève place financière.
Il en va de milliers d'emplois en Suisse, 7000 selon une étude de l'Association suisse des banquiers, 15'000 emplois directs et indirects, dont environ un tiers sur Genève, a prévenu Nicolas Pictet.
«Faute d'une solution les banques n'auront guère de choix: elles devront s'exporter», a affirmé le vice-président de Genève Place financière. Selon l'enquête de la Fondation, les établissements financiers interrogés affirment que s'ils devaient transférer des activités hors de Genève, le 70% choisiraient de le faire à Londres et Luxembourg, et pour le reste surtout à Hong Kong et Singapour.
Nicolas Pictet a fait valoir que pour l'élaboration d'un nouveau standard international, «nous serons plus forts si nous nous entendons avec l'Union européenne d'abord».
«C'est une raison de plus pour ouvrir des discussions avec l'UE», a-t-il affirmé. «Nous devons ouvrir la porte à l'échange automatique avec l'UE en contrepartie de l'accès aux marchés et du règlement du passé», a conclu le banquier, en insistant sur «la nécessité d'options claires» de la part des autorités.
Les fonds continuent d'arriver
Bernard Droux a affirmé que la place financière genevoise peut continuer à croître dans la gestion de fortune, en raison des compétences de ses banques. L'enquête montre que des fonds continuent d'arriver de l'étranger (de 70% à 80% du total des apports selon la taille des banques), en raison de la qualité des prestations offertes et aussi de l'aspect sécurité.
Dans l'ensemble, l'enquête portant sur 6522 entreprises (123 banques, 874 gestionnaires indépendants, 3186 intermédiaires, 1239 comptables et fiduciaires, 478 études d'avocats et de notaires et 625 assurances) montre que le secteur financier genevois est stable. Il emploie au total 35'000 personnes, dont 19'110 sont actives dans les banques.
Le chômage dans la branche est plutôt à la baisse, avec 1146 chômeurs à Genève et 836 dans le canton de Vaud en septembre, contre 1238 et 984 respectivement au début de l'année. La catégorie des gestionnaires indépendants est la plus touchée, avec des résultats en baisse pour plus de la moitié d'entre eux ainsi qu'une évolution négative des apports nets de fonds. «Confrontés à la hausse des coûts, ces gestionnaires vont devoir s'adapter», a affirmé Bernard Droux.
ats
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.