Alors que les périodes de sécheresse se succèdent et que les pays voisins prennent des mesures afin de protéger leurs ressources en eau potable, à l’instar de la Toscane qui vient d’interdire de remplir les piscines privées avec de l’eau potable dans les provinces de Sienne et de Grossetto durant l’été à venir, le Conseil fédéral semble se désintéresser de la thématique, se permettant même de relativiser.
En Suisse, le remplissage des piscines publiques est régi par l’ordonnance fédérale sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD), qui exige que l’eau de remplissage satisfasse aux mêmes critères hygiéniques que l’eau potable. Pour satisfaire à cela, nombreuses sont les communes qui se voient contraintes de remplir leurs piscines publiques d’eau provenant directement du réseau d’eau potable, bien souvent alimenté par de l’eau de source.
«Les changements climatiques devraient nous rappeler que l’eau potable est un bien précieux, qu’il ne s’agit plus de dilapider.»
Dans notre pays, la qualité des eaux des lacs et des cours d’eau est continuellement monitorée. Par exemple dans le canton de Vaud durant la période estivale, l’inspectorat des eaux surveille la qualité bactériologique des eaux des plages vaudoises des différents lacs. Si l’eau analysée est de mauvaise qualité, une interdiction de baignade est prononcée, d’entente avec le Médecin cantonal. L’eau du lac est donc à l’heure actuelle déjà reconnue comme propre ou impropre à la baignade. Dès lors, pourquoi ne pas s’en servir pour remplir à moindres coûts, environnementaux comme financiers, et sans traitement supplémentaire nos piscines publiques?
Dans sa réponse à l’interpellation 21.4101, adressée au conseiller national vert’libéral François Pointet, le Conseil fédéral estime que dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’agir pour protéger l’eau potable. «En effet, la consommation d’eau potable en Suisse est en baisse depuis des années malgré une forte augmentation de la population et l’eau potable utilisée pour les piscines publiques représente moins de 5% du volume total d’eau collectée chaque année.»
Solutions pragmatiques
Les changements climatiques auxquels nous faisons aujourd’hui face devraient nous rappeler que l’eau potable est un bien précieux, qu’il ne s’agit plus de dilapider. Tout doit être mis en place pour limiter au maximum la consommation de ressources naturelles telles que l’eau de source qui, si nous ne faisons rien, disparaîtront purement et simplement à moyen terme. Pour bon nombre de piscines publiques localisées en bordure de plans d’eau, remplacer l’eau potable par de l’eau directement pompée dans les lacs est une mesure techniquement réalisable et à moindres coûts. C’est ce genre de solutions pragmatiques, permettant de maintenir les activités de loisirs tout en réduisant leur impact environnemental que les Vert’libéraux s’engagent à soutenir.
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L’invitée – De l’eau potable dans nos piscines publiques? Stop au gaspillage!
Le Conseil fédéral se désintéresse de la question, se désole notre contributrice.