Carnet noirFrançoise Bourdin inventait «des histoires qui nous ressemblent»
Parmi les plus vendues de France, l’auteure de «Terre indigo» est décédée à l’âge de 70 ans.

Au volant de sa Triumph Spitfire pour assouvir son besoin «d’aller vite», voix rocailleuse et cheveux courts, Françoise Bourdin avait un petit esprit Françoise Sagan, mais sa destinée littéraire est tout autre.
Très populaire, classée parmi les dix écrivains les plus vendus en France – on parle d’ouvrages traduits en douze langues et de 15 millions de livres écoulés – la romancière n’a guère fait de Une, n’était jamais invitée sur les plateaux télévision et était rarement citée dans les pages littéraires.
Depuis l’annonce de son décès dimanche à l’âge de 70 ans, l’émoi a donc gagné le large lectorat de celle qui regrettait il y a peu encore: «ce certain mépris pour la littérature populaire. Les gens qui méprisent ce que j’écris n’en ont évidemment jamais lu un seul paragraphe. C’est très injuste. C’est un a priori élitiste. Mais ceux qui prennent la peine de me lire y trouvent un certain plaisir».
Proche de ses lecteurs
Sa production, une cinquantaine de titres dont «Terre indigo» devenue une mini-série télé en 1996 avec Francis Huster et Mireille Darc, a «su conquérir un large lectorat avec des histoires familiales, des drames, des joies, une écriture limpide et ciselée», a commenté son éditrice chez Editis, Michèle Benbunan.
Les équipes gardent le souvenir d’une auteure imaginative, rigoureuse dans l’écriture et proche de ses lecteurs, d’une femme passionnée et indépendante, qui aimait parler de son amour pour la vitesse, pour les chevaux et les voitures.
Née de l’union de deux parents chanteurs lyriques, Françoise Bourdin avait découvert la littérature dans la bibliothèque familiale, vite devenue accro à Giono, Colette, Mauriac, Baudelaire, Proust, Tolstoï, les sœurs Brontë, Sartre, Zola, Dumas et Hugo. Son dernier titre à elle, «Un si bel horizon» était sorti début 2022.
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