Déçus de Baselworld, ils créent leur propre salon
La sous-traitance n'est plus la bienvenue à Bâle. Le secteur riposte avec un salon chaux-de-fonnier

Il s'appelle le «Technical Watchmaker Show», et tiendra sa première édition du 21 au 27 mars, à La Chaux-de-Fonds, soit en même temps que Baselworld. Un salon voulu par une quinzaine de sociétés actives dans la sous-traitance, déçues par le grand rendez-vous horloger bâlois. «Depuis une dizaine d'années, on voit le nombre d'exposants diminuer chez les sous-traitants, explique Johnny Veillard, directeur adjoint de Bergeon SA. Il y en avait encore une centaine en 2012, et plus que 26 en 2016, et les organisateurs n'ont jamais rien fait pour les retenir».
Le tri par le prix
Les places sont chères, et Baselworld a manifestement fait le choix de maintenir les prix en resserrant le nombre de participants. Des marques horlogères confirmées, autour de la halle 1 et de ses stars - Rolex, Patek Philippe, Hublot, TAG Heuer ou les marques du Swatch Group (Breguet, Omega, Longines, Tissot, Certina, Mido, etc.). Les sous-traitants ne sont pas les seuls à avoir jeté l'éponge, puisque des marques comme Ebel ou Louis Erard ont choisi de faire l'impasse sur l'édition 2018, tandis que d'autres ont rejoint le Salon international de la haute horlogerie de Genève (SIHH), comme Girard-Perregaux, Ulysse Nardin ou Hermès. Entre 2017 et 2018, Baselworld a maigri de moitié, passant de 1300 à quelque 600 à 700 exposants.
Amertume
Du côté des fournisseurs, la pilule est amère, car ils furent durant des décennies l'un des socles de ce qui s'appelait la Foire de Bâle (Mustermesse). «Je me souviens encore d'un temps ou de petites sociétés du Jura venaient exposer leur savoir-faire à Bâle», évoque Éric Zuccatti, directeur général de Horotec. Ce socle, qui va des fabricants de composants aux fournisseurs d'outils techniques, est indispensable à l'industrie horlogère, mais Baselworld n'est plus leur vitrine. Depuis le début des années 2000, ils sont nombreux à avoir rejoint le salon EPHJ, qui se déroule en juin à Genève (850 exposants et 20 000 visiteurs en 2017), mais beaucoup gardaient aussi un pied à Baselworld, pour toucher une autre clientèle. «Le salon EPHJ attire presque exclusivement les milieux industriels suisses», analyse Éric Zuccatti.
Portes ouvertes
Le Technical Watchmaker Show entend précisément attirer la clientèle internationale. Des navettes sont prévues pour couvrir les deux heures de trajet jusqu'à La Chaux-de-Fonds. Une distance qui ne rebute pas des acheteurs venus des quatre coins du monde - plus d'une centaine se sont déjà annoncés. Cette première édition se présente sous forme de portes ouvertes dans chacune des entreprises participantes. «Ce n'est pas plus mal, car lorsque de petites boîtes vont dans un salon, elles paient et ne font rien d'autre, tandis qu'avec cette formule, la production continue», souligne Eric Zuccatti. Un espace commun est d'ores et déjà prévu pour la 2e édition en 2019.
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