Défaillance dans la gestion des pesticides
Ce n'est pas la panique, mais on sent une certaine nervosité monter à Berne concernant la présence diffuse des pesticides dans notre environnement. L'an prochain, les Suisses voteront sur deux initiatives visant à interdire ces substances. Deux textes jugés totalement excessifs par la majorité des milieux économiques et agricoles. Mais qui ont toutes leurs chances, à en juger par la gestion brouillonne et désordonnée de ce dossier dans l'Administration fédérale.
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Ce printemps, un «blockbuster» de notre industrie agrochimique, le chlorothalonil, utilisé depuis cinquante ans contre les moisissures et pourritures de toutes sortes, a été déclaré dangereux par l'Union européenne. Berne a dû suivre en urgence, alors que jusqu'à il y a quelques semaines, ce produit était considéré comme inoffensif. Ce revirement soudain prend de court les paysans. Mais aussi les distributeurs d'eau potable, sommés de dépister une substance dont beaucoup n'avaient jamais entendu parler et de trouver des sources alternatives en cas de contamination.
«Le fait que trois offices fédéraux s'occupent du dossier garantit l'immobilisme et la cacophonie»
Cet épisode illustre de façon exemplaire les défauts du système suisse de gestion des pesticides. Le chlorothalonil est très persistant et s'élimine difficilement – deux critères qui auraient dû conduire à retirer son autorisation depuis longtemps. L'Administration fédérale a tardé à tester ce produit, alors que ses traces apparaissaient dans les eaux souterraines il y a déjà dix ans. Le fait que trois offices fédéraux différents s'occupent du dossier garantit l'immobilisme et la cacophonie des processus. Sans oublier les cantons: certains refusent de dire où les contaminations ont eu lieu, ce qui ne facilite pas la lecture du problème.
Pas de panique, cependant. Selon un expert, les concentrations en résidus sont si faibles qu'il faudrait boire de l'eau contaminée pendant 7000 ans pour avaler l'équivalent d'une aspirine de chlorothalonil. Les partisans des pesticides ont intérêt à apprendre cet argument par cœur avant les votations de l'an prochain.
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