Signées BaabukDes baskets totalement à son pied
La marque lausannoise lance une gamme de chaussures en laine personnalisée. La finition est réalisée à la Fondation BVA au Mont.

La marque lausannoise de baskets et de pantoufles en laine feutrée Baabuk ne marque pas le pas. Loin de là! Avec la pandémie qui incitait à jouer les pantouflards, beaucoup de gens ont découvert ce fabricant de chaussures original et tendance dans le créneau écoresponsable. Il lance maintenant un modèle de baskets urbaines personnalisable avec ses options de laines (bleue ou grise), d’œillets et de lacets. Cette touche finale sur-mesure est réalisée par la Fondation BVA, au Mont-sur-Lausanne, qui offre une activité de travail à des personnes souffrant de handicap physique ou mental.
La Fondation s’occupe déjà de toute la logistique des envois des chaussures dans le monde, depuis 2017, qui n’est pas une mince affaire en ce moment. Si la Suisse représente 45% des ventes, la jeune marque lancée il y a sept ans exporte principalement en Allemagne et aux États-Unis. Chaque mois, 2000 à 3000 paires de chaussures en laine sont expédiées après le contrôle qualité et l’emballage-étiquetage. C’est le double par rapport à l’année dernière.
«Nous avons fait un bond à partir de mars 2020, observe Galina Witting, qui a créé la petite entreprise avec son mari Dan, qu’elle a rencontré sur les bancs des hautes écoles lausannoises. Nés tous deux dans les pays de l’Est, ils ont eu l’idée de réinventer la botte de feutre russe «valenki». Quelques péripéties plus tard, après avoir réussi à mécaniser en partie le feutrage de la laine naturelle de mouton, ils sortent leurs premières collections de bottes et de pantoufles en 2014.
Les baskets de ville apparaissent l’année suivante et connaissent rapidement le succès, favorisé par les propriétés étonnantes de la matière première. Elles passent d’ailleurs sans encombre à la machine à laver.
Aujourd’hui rentable, Baabuk a vu ses ventes bondir d’année en année, indique la fondatrice de la société qui emploie sept personnes aux Ateliers de Renens, où elle est installée depuis 2017. Elle prévoit d’écouler environ 50’000 paires cette année contre 35’000 l’an dernier! Galina Witting voudrait rester dans les circuit courts, mais «en Suisse, il manque toutes les étapes de fabrication intermédiaires entre le mouton et le produit», regrette-t-elle.
Il y a deux ans, la marque lançait une basket inspirée du mouton nez noir du Valais. La laine, fournie par un berger de Zermatt, doit toutefois être travaillée chez un sous-traitant au Portugal où on a conservé le savoir-faire. Il s’agit de la laver, la carder (par brossage), puis la feutrer (pantoufles) ou la tisser (baskets).
Les bottes sont, elles, fabriquées dans l’atelier de Baabuk situé au Népal, où il emploie une quinzaine de personnes. Celui-ci est toutefois frappé de plein fouet en ce moment par le coronavirus, à l’arrêt pour la seconde fois. D’où les retards de livraisons dont souffre la jeune entreprise lausannoise sur certains articles. Toutefois, sa fondatrice s’inquiète surtout de l’avenir de ses employés, certains ayant fui dans leur village d’origine, apeurés par la situation sanitaire.
Au Mont-sur-Lausanne, la Fondation BVA reçoit les baskets bruts et les collaborateurs ajoutent les œillets avec une machine et les lacets de la couleur désirée à la main.
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