Des élèves de Moudon s'essaient à l'art du débat
Une centaine de Broyards participent à la manche qualificative d'une compétition nationale.

«Nous sommes stressés depuis le début de l'année. Ce n'est déjà pas facile lors des tests, alors arrivés aux examens c'est encore pire. Et je ne parle même pas des oraux pour ceux qui souffrent de timidité.» «Peut-être, mais c'est un excellent moyen d'évaluer le niveau d'apprentissage de toute une année. Et certes, la note compte pour un tiers du total, mais elle peut très bien faire remonter la moyenne, pas seulement la faire descendre.» Mardi matin dans une salle de classe du Collège de la Nouvelle Ochette de Moudon, on pourrait penser que les examens de fin de scolarité jouent leur avenir devant un parterre composé d'une vingtaine d'élèves. Mais dos au tableau noir, c'est dans le cadre d'une journée de débats que Fabio et Leana, épaulés par Rodrigo et Matthieu, donnent leur avis sur la question. Ou plus exactement la position qu'on leur a demandé de défendre... une demi-heure avant d'entrer en scène devant un jury majoritairement composé de personnes extérieures à l'école.
Pour la cinquième fois depuis 2011, les élèves de dernière année de l'Établissement secondaire de Moudon, Lucens et environs participent en effet à une manche qualificative de «La jeunesse débat». Soutenue par l'organisation à but non lucratif YES (Young Enterprise Switzerland), cette manifestation nationale est recommandée par la Conférence suisse des directeurs de l'instruction publique.
Les meilleurs en finale
Au terme de trois tours de joutes oratoires de 24 minutes, les huit meilleurs ont été désignés pour prendre part prochainement à la finale régionale qui se tiendra à Lausanne, où ils tenteront de décrocher un ticket pour la finale suisse qui aura lieu en mars à Berne. «L'an dernier, les quatre élèves que nous avons sélectionnés pour Lausanne se sont qualifiés pour Berne», se réjouit Nathalie Fucci, enseignante et coresponsable avec Gaëtan Lattion de la manche moudonnoise.
Si les 110 élèves de 11P participent à cette journée spéciale, seuls 32 ont choisi d'être débatteurs. Les autres jouent le rôle de coach, d'huissier, de gardien du temps ou de simple spectateur. Bref, l'événement doit profiter à tous. «Le but premier de cette journée est d'amener les jeunes à s'intéresser à la politique bien sûr, mais de manière plus large aux questions de société», reprend l'enseignante. Préparée en classe de français, la manifestation vise aussi à entraîner la faculté d'expression orale des élèves et leur capacité à dialoguer en argumentant. Et également à vaincre leur inhibition. Fabio ne dira pas le contraire, lui qui a du reste mis en avant cet argument dans son plaidoyer pour la suppression des examens. «J'ai dû remplacer un absent au pied levé ce matin. J'ai accepté, parce que la prof m'avait dit que je m'en étais assez bien sorti lors des exercices en classe, mais je suis timide et c'est assez rude...» D'apparence moins réservé, son coéquipier tranche de façon radicale: «Je trouvais l'initiative sympa, mais je me suis vite rendu compte que ce n'était pas trop mon truc.»
«C'est vraiment complexe»
Plus à l'aise dans la joute, Leana et Matthieu affirment néanmoins avoir dû faire face à d'autres contraintes du débat. «La conclusion... Donner un compte rendu en une minute, en essayant de se souvenir de tout ce qui a été dit, c'est vraiment complexe», avance Matthieu. Même si elle avait bien préparé les trois thèmes – version pour et version contre, évidemment – sur lesquels elle pouvait tomber, Leana redoutait l'argument massue venu de la partie adverse. «J'avais très peur de me retrouver dans la situation où on ne sait simplement pas quoi répondre.»
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