Des gymnasiens d'Yverdon lancent un festival du film d'histoire
La première édition propose douze films historiques qui évoquent des questions encore actuelles. Les étudiants ont préparé eux-mêmes le programme et l'organisation.

La médiation historique va prendre un petit coup de jeune, le temps du week-end prochain, au château d'Yverdon. De «Free Men» (Anne-Frédérique Widmann, 2018) au «Tombeau des lucioles» (Isao Takahata, 1988), une douzaine de films font partie de la sélection du premier Festival de film d'histoire monté et présenté par une petite équipe de gymnasiens d'Yverdon. L'aboutissement d'un programme d'enseignement et une opération qui pourrait bien se poursuivre les années suivantes.
«L'idée était de leur montrer comment monter une manifestation en dehors des murs du gymnase et comment monter un projet de A à Z», explique le professeur d'histoire Marc Bonzon, aux côtés de sa collègue Prisca Lehmann. Les étudiants ont ainsi pu se frotter aux questions méthodologiques, au montage financier, à la communication sur les réseaux sociaux – là, c'était plus facile – et surtout au choix du corpus. Une sélection d'ailleurs assez révélatrice. Un seul documentaire figure au programme. Pour les gymnasiens, le film d'histoire passe par des formats d'animation ou par des grosses productions.
«Aborder l'histoire par des films permet d'aborder la question du contexte de production»
«On s'est rendu compte que s'il était plus facile d'aborder l'histoire par des films plutôt que par des livres, c'est aussi parce qu'il y a toute la partie romancée ou de fiction. Parce que ça passe tout seul, évidemment, mais aussi parce que ça permet d'aborder la question du contexte de production, de qui a fait ce film et pourquoi», avance Giulia Tenaglia, l'une des étudiantes. «Pour un jeune public, le dessin animé marche aussi mieux. C'est plus facile pour faire des liens entredes catégories sociales et des allégories par exemple», enchaîne Julie Maire. Pour le gymnasien Ali Özpolat, qui s'est pris de passion pour le conflit nord-irlandais, c'est aussi l'occasion de sensibiliser à la réalité des conflits. «On pense que c'est toujours en Syrie ou ailleurs, mais non. Une journaliste a été tuée en avril en Irlande, en Europe.»
«YouTube et Internet permettent d'avoir accès à de très nombreux contenus historiques qui sont très intéressants. Mais on reste seul devant son ordinateur sans pouvoir poser de questions»
Les étudiants comptent introduire eux-mêmes au public, à chaque fois les films qui évoquent le thème qu'ils ont choisi pour la manifestation, à savoir la justice et les injustices, que ce soit sous l'angle de l'esclavage («Twelve Year a Slave»), de l'homophobie («Harvey Milk») ou des guerres d'ici et d'ailleurs («Le vent se lève»). Une façon d'utiliser la force didactique de l'image, et de revenir à une formule, le festival d'histoire, que les étudiants jugent toujours d'actualité. «YouTube et Internet permettent d'avoir accès à de très nombreux contenus historiques qui sont très intéressants, je me souviens par exemple d'un petit documentaire très bien fait sur la guerre du Kipour, ajoute le gymnasien Ali Özpolat. Mais on reste seul devant son ordinateur sans pouvoir poser de questions. C'est plus humain dans une projection où on peut vraiment contextualiser.»
Visiblement, les bases sont passées, se réjouissent les enseignants. Les étudiants espèrent pouvoir utiliser leurs compétences lors de futurs événements, et accessoirement s'en tirer avec une bonne note. «Ça nous a aussi permis de se rendre compte de la difficulté et de tout le travail de l'enseignement de l'histoire et de synthétiser», complète Julie Maire. Un millier de spectateurs sont attendus. E.L.B.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.