«On a un bien joli canton. Des veaux, des vaches, des moutons.» «Des loups, des éoliennes, des trams, des circuits de VTT», pourrait-on ajouter. Soixante ans après l’écriture de La Venoge, le canton si cher à Jean Villard-Gilles a bien changé. Mais il reste… petit!
Que l’on parle environnement ou aménagement du territoire, on ne devrait donc jamais perdre de vue que nous vivons dans un pays miniature. Et que cela influence de manière importante la cohabitation entre humains, mais aussi entre les humains et la nature ou leurs infrastructures.
Vouloir implanter une éolienne à plus d’un kilomètre d’une habitation ne pose aucun problème en Australie, mais doit être un défi quasiment impossible à relever en terres vaudoises. De la même manière, dans les immensités du Canada ou de la Sibérie, les loups peuvent courir des jours entiers sans risque de croiser une vache. Sur les hauts de Gimel, c’est l’exact contraire: impossible de parcourir 10 km sans croiser un de ces bovins si appétissant et si peu habitué aux prédateurs…
Concilier les intérêts des loups et ceux des éleveurs s’annonce donc encore plus compliqué ici que chez nos voisins. Mais alors que l’on a souvent tendance à opposer pro-loups et anti-loups, tous les interlocuteurs contactés éprouvent de la compréhension pour «l’autre bord». L’émotion causée par les premières attaques l’an passé est sans doute un peu retombée. La plupart des acteurs de ce feuilleton réservant encore de nombreux épisodes sont désormais axés «solutions».
Il faut s’en réjouir. Car, qu’on le veuille ou non, le loup va faire partie de la vie vaudoise pour de nombreuses années. Les tirs, s’il y en a, n’empêcheront jamais de nouveaux individus issus d’autres coins de l’Europe de retrouver le chemin de notre si joli canton.
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Éditorial – Des loups dans la maquette