Canton de VaudL’Etat marie la réinsertion avec l’écologie
Les autorités cantonales ont présenté ce vendredi un nouveau dispositif pour remettre les personnes sur le marché du travail, en cohérence avec le Plan climat vaudois.

«L’objectif de toutes ces mesures, c’est de donner une seconde chance à ces personnes de se présenter sur le marché du travail.» Antonello Spagnolo est le directeur de l’insertion et des solidarités au Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). Ce vendredi aux côtés de la conseillère d’État Rebecca Ruiz, il rappelait l’importance des mesures d’insertion sociale (MIS) mises en place par le Canton, visant à une diminution du nombre de bénéficiaires du revenu d’insertion. Une diminution qualifiée de «significative» en 2019.
Pour aider encore davantage les jeunes et adultes sans formation professionnelle, les plus de 50 ans sans travail, les «working poor», les familles monoparentales, les personnes en situation de précarité et les réfugiés statutaires, de nouvelles mesures verront bientôt le jour. Des mesures à vocation écologique.
Trois premiers projets seront lancés dès l’automne. Il est notamment prévu l’ouverture d’un café-épicerie en vrac à Lausanne. Il sera aussi question de tri et de récupération des composants d’appareils électroniques et électriques, avant leur élimination. Les jeunes qui seront impliqués dans ce projet pourront voir leur travail récompensé par un CFC de recycleur. Pour les adultes, il s’agira surtout de les remettre en condition de travail. Dernière mesure à vocation écologique lancée cette fin d’année: la revalorisation de produits alimentaires frais invendus, en partenariat avec l’association Table couvre-toi. Dix autres mesures suivront d’ici à la fin de 2021.
Un soutien pour les jeunes en rupture
Un autre dispositif va se mettre en place en septembre, destiné aux jeunes âgés de 14 à 25 ans en rupture sévère et qui sollicitent le revenu d’insertion (RI). «Avec l’aide d’éducateurs, nous irons les chercher là où ils se trouvent le plus souvent, dans la rue. Et c’est nous qui nous adapterons à leur situation pour leur venir en aide», explique Antonello Spagnolo. Ainsi, un accompagnement spécifique leur sera proposé pour les amener à s’engager dans la voie de la formation. Ce projet pilote démarrera dans la région de l’Ouest lausannois.
Dans le canton de Vaud, le taux de personnes à l’aide sociale a diminué. Il est passé de 4,8% en 2016 à 4,5% en 2019. Le budget de la politique d’insertion du DSAS pour 2020, par l’emploi ou par la formation, est de 67 millions de francs, dont 7,5 millions de la Confédération pour la prise en charge des réfugiés statutaires. On estime que 7500 bénéficiaires auront accès à l’une des prestations au cours de cette année.
«Je retrouve une motivation et une confiance en moi»
En moyenne, une personne sur deux sort du RI avec une solution de formation ou d’emploi. C’est ce qu’espère Rebecca. Elle suit une mesure de réinsertion à la réception de l’hôtel-restaurant Union à Épalinges, une structure qui offre une seconde chance à une quarantaine de sans emploi en les requalifiant durant six mois, avec le soutien du Canton. Rebecca est à la réception. «J’ai entamé un premier apprentissage de bureau, mais pour des raisons familiales, j’ai dû quitter la Suisse et je ne l’ai pas terminé. J’ai repris un autre apprentissage à mon retour, mais l’entreprise qui m’employait a fait faillite. J’avais 22 ans. Je me suis mise à travailler sans formation. J’ai enchaîné les boulots précaires pendant quinze ans. Ici, je retrouve une motivation et une confiance en moi.»
Ahmed est quant à lui sorti de la galère, à 35 ans, après avoir bénéficié d’une formation professionnelle. «Quand j’ai commencé à chercher un apprentissage, je n’ai reçu que des refus. Avec l’appui de mon coach, j’ai réussi à obtenir un stage dans l’entreprise qui m’a ensuite engagé.» Il a obtenu un CFC d’électricien.
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