Prix lausannois des lecteurs Des romans qui font voyager jusqu’au désert de Mojave
Le public devra départager les livres d’Odile Cornuz, Sarah Jollien-Fardel, Eugène, Eric Bulliard et Valentin Decoppet.

Cinq livres pour un prix. Cinq textes romands forts qui font voyager dans l’intimité d’un couple, ou suivent les fils tortueux des relations humaines des montagnes vaudoises et valaisannes jusqu’au désert de Mojave, en passant par la Roumanie. Des lignes qui remueront le lectorat. Cela tombe bien car, comme l’an dernier, le Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne invite un maximum de personnes à voter par internet pour leur ouvrage préféré. Pas besoin, donc, de venir du Grand Lausanne pour donner son avis, comme c’était le cas jusqu’en 2021.
Que l’on habite en Suisse romande ou au-delà, il sera possible d’élire l’ouvrage qui aura fait mouche, par internet ou par courrier, en janvier et février 2023, tandis que le livre lauréat sera connu en mars. Une formule qui plaît car elle titille la curiosité, comme nous le confiaient des lectrices et lecteurs en mars dernier, avant la remise du prix 2022 à Raluca Antonescu, pour «Inflorescence».
Cette année figurent trois titres qui sortent ces jours prochains, et deux parus à la fin du printemps. Dans «Fusil» (Éd. d’en bas), la Vaudoise d’origine Odile Cornuz raconte une relation de couple par le biais de divers objets du quotidien. Autant d’outils pour autopsier les blessures, avec le fusil comme détonateur, lorsque l’ancien amoureux revient le réclamer, vingt ans après la séparation.
La primo-romancière valaisanne Sarah Jollien-Fardel livre avec «Sa préférée» (Éd. Sabine Wespieser) le dense et âpre récit d’une vie conditionnée par la violence du père durant la jeunesse de la narratrice. Le Vaudois Eugène, qu’on connaît pour son inimitable manière d’aborder le réel, souvent drôle et décalée, revient sur son parcours de migrant dans «Lettre à mon dictateur» (Éd. Slatkine). Il écrit à un personnage qui a été déterminant pour sa vie: le dictateur roumain Nicolae Ceausescu.
Du côté des livres déjà parus figure celui du journaliste fribourgeois Eric Bulliard. Après «L’adieu à Saint-Kilda», qui a connu un beau succès, il emmène à nouveau dans un lieu hors du monde avec «La cabine» (Éd. de l’Hèbe), pour conter l’étonnante destinée d’une boîte téléphonique perdue en plein désert de Mojave. Enfin, il faudra compter aussi avec le Lausannois Valentin Decoppet. Dans son premier roman, «Les déshérités» (Éd. Bernard Campiche), il montre, sur fond de meurtre sordide dans un hameau des Alpes vaudoises, «qu’on peut allier roman noir et littérature», apprécie Isabelle Falconnier, déléguée lausannoise à la politique du livre.
L’organisatrice du prix se révèle particulièrement enthousiaste à propos de cette sélection: «Elle est à mes yeux très excitante et inspirante, à la fois populaire et de grande qualité en termes de styles et de voix littéraires.» Elle la portera auprès du public lors des désormais habituelles rencontres du samedi au Lausanne Palace, mais aussi au sein de clubs de lecture en Suisse romande. Car il s’agit, encore et toujours, de faire vivre ces textes, qui, dans le déferlement de la rentrée, peuvent vite passer sous la vague française.
Les votes seront ouverts du 1er janvier au 28 février 2023.
Remise du prix mercredi lors d’une soirée publique le 1er mars 2023 à 19 h au Théâtre de Vidy.
Infos: lausanne.ch/prixdeslecteurs
Les rencontres au Lausanne Palace, le samedi à 11 h
Eric Bulliard, sa 22 oct.
Sarah Jollien-Fardel, sa 12 nov.
Eugène, sa 17 déc.
Valentin Decoppet, sa 14 janv. 2023
Odile Cornuz, sa 4 février 2023
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