Des théâtres en appellent à la «mobilisation générale»
Le Théâtre de Vidy et l'Arsenic, rejoints par plusieurs salles lausannoises, font «programme commun» du 18 au 29 mars.

Une sainte alliance des scènes lausannoises est en marche et elle communique sur le mode des impératifs militaires. «Mobilisation générale», «Contre ordre», «11 jours de permission» ou encore «Mesures d'exception» sont les slogans qui s'affichent sur les visuels du «Programme commun» que proposent, du 18 au 29 mars prochains, le Théâtre de Vidy, l'Arsenic, Les Printemps de Sévelin, La Grange de Dorigny, les Docks et l'ECAL. «C'est un message à la population, un geste politique fort», ironise légèrement Sandrine Kuster, directrice de l'Arsenic qui poursuit avec plus de sérieux: «Il s'agit d'un manifeste de rassemblement pour les arts de la scène, une première historique.»
Projetée par l'Arsenic et Vidy, deux théâtres qui ont opéré un rapprochement logique depuis l'arrivée de Vincent Baudriller à la tête du vaisseau amiral des scènes vaudoises, l'initiative s'est ainsi élargie à d'autres salles, à d'autres lieux. L'École cantonale d'art de Lausanne, par exemple, accueillera la réduction du Giulio Cesare de Romeo Castellucci et présentera, à Vidy, une exposition photographique autour de la relation entre théâtre et cinéma, thématique qu'explore en ce moment le Cinéma Apollo de Matthias Langhoff. Au total, 16 spectacles, 50 représentations, des débats, des expos, des conférences et une poignée de fêtes animeront une fin mars peu chargée en événements culturels, même si le festival de danse contemporaine Les Printemps de Sévelin était déjà sur le créneau.
«Un territoire culturel dynamique a permis cette initiative assez unique», se réjouit Vincent Baudriller, qui n'a jamais caché sa volonté de fédérer les instances culturelles de la région. «Cette capacité à se mettre ensemble est très rare.» Le directeur de Vidy, qui souffre de l'actuelle appréciation du franc suisse dans la perspective de la production de ses tournées à l'étranger – «je ne pense pas que nous parviendrons à imposer de nous faire payer en francs suisses» – n'entend pas seulement faire de ce rendez-vous un stimulus supplémentaire pour le public du cru.
«Le désir est là d'imposer ce rendez-vous européen pour attirer des professionnels de l'étranger, précise Baudriller. Il y a une problématique de la visibilité des artistes de ce territoire. Notre mission est de les accompagner dans la création, mais aussi de les rendre visibles.» Des programmateurs étrangers seront invités, notamment grâce à l'aide de Pro Helvetia, qui pourront ainsi, vu la belle concentration de spectacles, assister jusqu'à 4 représentations par jour. Une possibilité qui ne leur est évidemment pas réservée. En rang! Il est temps de dépoussiérer son uniforme de spectateur.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.