Comme les autres cantons suisses, Vaud attend que le Conseil fédéral prenne des décisions face à la crise énergétique et aux pénuries qui se profilent. Dans une conférence de presse, il a exposé mercredi son approche «proportionnée et systémique», dévoilant une stratégie d’anticipation qui ne peut, pour l’heure, que se fonder sur des hypothèses.
Rappelant que le dossier de l’énergie est en mains de la Confédération, il a énuméré toutes les maigres décisions qu’il pouvait prendre dans le champ de sa compétence cantonale. Éteindre l’éclairage des monuments, chauffer moins les locaux de l’administration ou encore voter une loi pour lui permettre d’obliger les commerces à éteindre durant la nuit: les mesures restent peu spectaculaires.
Pourtant, comme l’a martelé le gouvernement vaudois, notre seul levier face à la catastrophe économique qui pourrait advenir durant les trois mois d’hiver reste d’économiser l’énergie. C’est l’unique moyen, à ce stade, de prévenir ou, pour le moins, de minimiser les coupures et autres restrictions de gaz et d’électricité.
Chacun est appelé à s’y mettre, même si le Conseil d’État promet de ne pas morigéner plus que de raison le citoyen, qui n’a de loin pas toutes les clés en main. Devenir économe dans notre utilisation du courant et de la chaleur sera donc notre nouveau refrain hivernal.
Si misérable que cela puisse paraître, il y a là une action citoyenne de longue haleine à mener, que l’on pourrait presque qualifier d’héroïque. Car nous peinons encore à imaginer ce que pourraient impliquer des coupures ou des restrictions.
Écoutons alors le Conseil d’État qui fait l’hypothèse d’une fermeture des écoles, par exemple, ou évoque l’impératif de protéger les hôpitaux. Un frisson nous parcourt lorsqu’il mentionne la nécessité pour les communes de définir dès maintenant des lieux de ralliement d’urgence en cas de rupture des télécommunications…
Prendre conscience que l’énergie est au cœur de notre société. Voilà en quoi une communication officielle, telle que celle de mercredi, a du bon. Cela devrait nous permettre de mieux comprendre la totale interdépendance dans laquelle nous vivons et l’importance d’agir déjà à titre individuel. Cela n’est pas suffisant, mais nécessaire.
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Éditorial sur la crise énergétique – Devenir économe, notre seul levier
Le Conseil d’État vaudois anticipe la pénurie et met au point sa stratégie en attendant les décisions de Berne.