
«Vite, va m’acheter une clinique!» Coluche versait dans l’exagération outrancière, sa marque de fabrique et son fonds de commerce, lorsqu’il citait l’émir affolé qui venait de se coincer le doigt dans une porte. Il n’empêche: même si l’autochtone rechigne parfois à répondre aux grands bonjours et aux petits sourires, le Qatar est en effet une terre extrêmement hospitalière. L’annuaire mondial des prestataires médicaux dénombre près de 300 adresses à Doha pour se soigner ou se fournir en médicaments.
«On trouve de tout pour se soulager les chicots ou les mirettes, la pompe ou les petons, les éponges ou le ciboulot.»
Du docteur particulier à la polyclinique de pointe, en passant par le principal établissement public (Hamad Hospital), on trouve de tout pour se soulager les chicots ou les mirettes, la pompe ou les petons, les éponges ou le ciboulot. C’est évidemment très bien ainsi, rien de surprenant jusque-là, d’autant moins que le Qatar ne cache pas sa volonté de faire de ses facultés médico-scientifiques un attrait touristique.
Faucons et consanguins
Dans un registre plus original, on notera que l’hôpital Sidra propose un service de pédiatrie spécialisé dans les pathologies liées à la consanguinité. Au sein d’une société tribale, où les mariages entre cousines et cousins ne sont pas rares, cela fait sens. Dans un domaine plus léger, volatil devrait-on dire, il existe un dispensaire exclusivement réservé aux faucons.
D’autres espèces d’oiseaux se bousculent au portillon de la bonne santé galopante ou de la guérison express: les sportifs d’élite. Inauguré en 2007 déjà, Aspetar, bastion médical de la célèbre Zone Aspire, passe pour l’une des références mondiales en la matière. Sur site, quelque 800 experts en la matière supervisent des batteries de tests high-tech, des convalescences sous haute surveillance ou des rééducations supersoniques à base d’électro ou hydrothérapie, par exemple.
Blocs et modes opératoires collaborent au nom de la performance optimisée, de l’élasticité supérieure ou de l’endurance reine. On ne reviendra pas ici sur la frontière si fragile entre soin et manipulation. Toujours est-il que le complexe accueille plusieurs dizaines de milliers d’athlètes chaque année. Vingt-cinq chambres hypoxiques simulent une altitude pouvant culminer à 5500 mètres et stimulent les globules rouges. Les Bleus de Didier Deschamps, par exemple, y avaient passé une semaine avant leur Coupe du monde victorieuse en 2018.
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Mirages – Chronique du Qatar – Doha, une terre si hospitalière
Le Qatar regorge de cliniques et d’établissements de soins. Les sportifs d’élite s’y pointent volontiers.