Combien de fois ai-je entendu des critiques au sujet de personnes s’engageant, publiquement ou non, pour des causes écologiques, alors qu’elles prennent l’avion, possèdent une voiture ou apprécient manger de la viande? J’irais même jusqu’à me demander s’il reste encore une place pour la nuance ou si nous devons désormais choisir entre irréprochabilité et irresponsabilité.
Pour éviter de devoir justifier son propre comportement, il est évidemment beaucoup plus facile de condamner les actions de ceux qui «devraient» vivre de manière exemplaire. Mais peut-être serait-il temps d’arrêter de pointer du doigt nos incohérences et de commencer à se focaliser sur nos actions positives.
«Je suis fermement convaincu qu’il est temps d’arrêter de critiquer, mais que nous devons au contraire commencer à féliciter.»
Vous en conviendrez certainement, mieux vaut partir pour un grand voyage une fois tous les deux ans que voler tous les week-ends aux quatre coins de l’Europe (à ce titre, avez-vous entendu parler du retour des trains de nuit?). Mieux vaut posséder une voiture de petite cylindrée – pourquoi pas électrique, tiens! – qu’un SUV polluant. Mieux vaut manger de la viande une ou deux fois par semaine plutôt qu’à chaque repas. Bien entendu, il sera toujours écologiquement plus responsable de se déplacer à pied, à vélo ou en transports publics et de consommer local et végétarien. Mais doit-on pour autant clouer au pilori les gens qui ne suivent pas ces préceptes écologiques à la lettre?
La culpabilisation écologique est malheureusement contre-productive et ce n’est pas de cette manière que nous ferons changer les comportements. En effet, seuls les gens déjà convaincus par l’urgence climatique semblent prêts à entendre un tel message. Au mieux, les personnes ciblées se sentiront coupables, bien qu’impuissantes si on ne leur donne pas les clés pour les aider à modifier leur comportement. Au pire, elles se sentiront attaquées sur leur façon de vivre et résisteront à tout changement.
La somme des efforts
Pourquoi ne tirerions-nous pas toutes et tous à la même corde, que nous soyons convaincu-e-s de devoir drastiquement et immédiatement changer notre mode de vie ou que nous soyons prêt-e-s à le faire étape par étape?
J’aime penser que l’écologie est la somme des efforts individuels que chacune et chacun est prêt-e à faire pour limiter son impact environnemental. Sur une planète qui compte plus de 7 milliards d’individus, vous admettrez que le potentiel est monumental!
Féliciter notre entourage pour leurs gestes écologiques. Encourager et valoriser chaque petit effort qui s’ajoutera à la somme de nos comportements responsables. Cela ne paraît pas très compliqué mais ça peut tout changer. Vous me trouverez peut-être idéaliste, voire naïf. Je préfère pour ma part me qualifier d’optimiste. Car je suis fermement convaincu qu’il est temps d’arrêter de critiquer, mais que nous devons au contraire commencer à féliciter. Pour tendre vers un avenir durable, privilégions une écologie qui fait envie!
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L’invité – Donnons envie aux gens de faire de l’écologie
Mathias Paquier estime essentiel de se focaliser sur les actions positives.