Infrastructures scolairesÉchallens dit oui mais au gymnase
Le Conseil communal a accepté la vente d’une parcelle jeudi, non sans avoir déploré des failles dans le projet. Les opposants réfléchissent au lancement d’un référendum.

Trois jours après que le Grand Conseil vaudois a autorisé l’achat pour 6,36 millions de francs de la parcelle devant accueillir le futur Gymnase d’Échallens (voir ici), le Conseil communal des lieux a accepté de la vendre. Les regards sont donc désormais tournés vers les opposants, qui avaient brandi la menace d’un référendum en cas d’acceptation. «Tout d’abord, nous sommes contents que le sujet ait fait débat lors de la séance, précise Patrick Morier-Genoud, cofondateur de l’Association pour la sauvegarde d’Échallens. Nous discuterons ce week-end de la suite que nous donnerons à ce vote. Certains parmi nous ont très envie de lancer ce référendum, mais il ne faut pas y aller à la légère.» Pour obtenir un vote populaire sur la décision du Législatif, les opposants auraient trente jours pour récolter les signatures de 15% du corps électoral challensois, soit un peu plus de 600 paraphes.
Sujet émotionnel
Si le résultat final du vote a été très favorable (50 oui, 4 non, pas d’abstentions), de nombreux conseillers ont pris la parole pour évoquer l’aspect particulièrement émotionnel du préavis. «En quatre législatures, jamais un sujet traité par cette assemblée n’avait suscité autant de mails, lettres et autre courrier des lecteurs», a constaté le conseiller Serge Wenger. L’emplacement retenu est au cœur du problème. Après un premier projet avorté, à l’est du bourg, à proximité du complexe scolaire des Trois-Sapins, Canton et Commune se sont rabattus sur une parcelle certes très proches de la gare du LEB d’Échallens, mais bien entourée par le complexe scolaire de Court-Champ et de nombreuses habitations. Et surtout à quelques centaines de mètres du futur écoquartier du Crépon, qui avec ses 800 habitants prévus suscite déjà bien des inquiétudes dans le secteur (voir ici).
«Le soutien unanime des autorités engendre un certain malaise dans la population»
Conséquence de tout cela, de nombreux élus avaient suivi à distance mardi les débats du Grand Conseil sur le sujet. Et le conseiller Philippe Landry a rapporté l’existence «d’un certain malaise dans la population par rapport au soutien unanime des autorités communales et cantonales». Malaise involontairement renforcé par le conseiller d’État Pascal Broulis, qui a évoqué l’installation du gymnase dans un espace «nu» et une démarche «ultraparticipative», alors que les riverains se plaignent justement de la trop grande densité et de ne pas avoir été consultés.
Les avantages l’emportent
La commission chargée d’étudier le dossier avait toutefois préavisé favorablement la vente de la parcelle, en estimant que «les avantages l’emportent largement sur les inconvénients». Enfin, le conseiller Blaise Vionnet a probablement résumé le sentiment de beaucoup d’élus en imageant la situation ainsi: «Le choix de l’emplacement n’est sans doute pas parfait, mais l’occasion est là, devant nous. Et quand le train arrive en gare, on n’a que quelques minutes pour monter à bord. Après, c’est trop tard!»
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.