Les primes exacerbent le blues dans les banques
DiscriminationHausse «spectaculaire» des écarts de bonus entre hommes et femmes, relève un sondage-choc des employés de banque.

L’enquête sur les salaires dévoilée mardi par l’Association suisse des employés de banque (ASEB) renvoie l’écho du malaise silencieux infiltrant les immeubles du secteur, en dépit de la «nette tendance à la hausse des rémunérations annuelles totales». Ces dernières atteignent désormais 115'000 francs en moyenne nationale, soit 3250 francs de plus qu’il y a deux ans. Les membres de la direction des établissements ont même vu la leur atteindre «un niveau record» de près de 187'000 francs.
Pour ce qui est de la partie fixe des rémunérations, les salaires sont restés «stables et élevés à Zurich» mais ont reculé à Genève, même s’ils y restent encore les plus élevés du pays, à 116'000 francs. Et si les bonus annuels ont crû de 1200 francs au bout du lac depuis 2017 – pour tourner autour de 13'000 francs – ils sont en revanche supplantés par ceux offerts à Zurich.
Pointer chaque matin dans une banque reste rentable et pourtant, à Genève, seule une moitié des salariés interrogés trouvent leur rémunération adéquate. Au-delà de la fiche de paie, l’étude relève que l’insatisfaction exprimée par plus d’un sondé sur trois – dans l’ensemble de la finance helvétique – reste «préoccupante». Ces derniers se «sentent vides et épuisés après le travail», le trouvent «frustrant» et sont «inquiets de la suite de leur carrière». Cette insatisfaction, «deux à trois fois supérieure» à celle observée ailleurs, est «un avertissement», selon l’ASEB.
La répartition des richesses apparaît problématique aux yeux des sondés, dont la moitié «a vu son bonus diminuer». Surtout, la comparaison de la rémunération entre femmes et hommes montre une différence de près de 24% «qui a encore augmenté de manière significative entre 2017 et 2019 – à la fois dans le salaire fixe et dans le bonus». S’il n’y a pas de différence salariale entre nouveaux et nouvelles employé(e)s, l’écart bondit à 8000 francs annuels entre ceux et celles qui ont la quarantaine.
Au niveau des postes de direction, l’ASEB relève des écarts «choquants» de plus de 20% des bonus versés. Quant aux hommes qui travaillent depuis plus de vingt ans dans la même maison, ils perçoivent une prime supérieure de presque 40% à leurs collègues féminines affichant les mêmes états de service, «ce qui prive de pertinence» l’argument des interruptions d’activité liées à une grossesse, note l’association des employés.
Créé: 11.06.2019, 19h53
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