Nouveau Conseil fédéral (direct)Pierre-Yves Maillard «ne rêve pas» de succéder à Alain Berset
Albert Rösti et Elisabeth Baume-Schneider ont été élus mercredi au Conseil fédéral pour succéder à Ueli Maurer et Simonetta Sommaruga. Suivez en direct toute l'actualité à ce sujet.
La socialiste jurassienne Mathilde Crevoisier Crelier siègera au Conseil des Etats en remplacement d’Elisabeth Baume-Schneider. Colistière de la nouvelle conseillère fédérale lors des élections de 2019, la citoyenne de Porrentruy a accepté son élection.

Comme le canton du Jura élit ses sénateurs au système proportionnel, c’est le ou la “vient ensuite” de la liste qui entre en fonction en cas de vacance, a indiqué le Parti socialiste jurassien (PSJ). La Bruntrutaine a annoncé vendredi au Gouvernement jurassien qu’elle acceptait son élection.
Mathilde Crevoisier Crelier, âgée de 42 ans, travaille actuellement comme traductrice au secrétariat général du Département fédéral de l’intérieur. Elle connaît ainsi «très bien le fonctionnement» des instances fédérales, a ajouté le PSJ.
La nouvelle conseillère aux Etats a été élue cet automne au Conseil municipal de Porrentruy. «Fortement engagée pour l’égalité, notamment, elle siège au comité directeur des Femmes socialistes suisses depuis 2018», a ajouté le PSJ.
Durant les élections fédérales de ce mercredi, les discussions non officielles entre élus étaient nombreuses sous la Coupole. Les noms des candidats au Conseil fédéral n'étaient pas les seuls à être cités, d'autres fantômes rôdaient. C'est notamment le cas de celui du conseiller national Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse (USS). Le socialiste vaudois est souvent pressenti pour accéder un jour au gouvernement, comme lors du prochain renouvellement du Conseil fédéral à la fin 2023. Pourrait-il être choisi pour remplacer Alain Berset?
Dans une interview donnée au média en ligne Watson, Pierre-Yves Maillard répond sèchement au journaliste, clamant qu'il n'a pas du tout l'intention de faire partie des sept Sages qui gouvernent la Suisse, une fonction qui ne le fait pas «rêver».
«Je ne rêve absolument pas de la fonction de conseiller fédéral. Je suis heureux de présider l’Union syndicale suisse, c’est une mission enthousiasmante qui me permet d’avoir de l’influence sur la question sociale»
Le parlementaire assure être plus que satisfait de son travail au sein de l'USS. Selon lui, s'imaginer qu'il souhaite être élu au gouvernement ne représente qu'une «obsession» de journaliste. Il dit également être «inéligible au Conseil fédéral pour une majorité du parlement», à cause des «combats qui sont les miens depuis bientôt trente ans».

Pierre-Yves Maillard ajoute qu'il «ne pense pas qu’Alain Berset quittera le gouvernement à la fin de 2023». Mais les rumeurs vont bon train pour imaginer un tel scénario, si bien qu'une stratégie se serait mise en place mercredi pour voter en faveur de la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, dans le but de barrer la route à une nouvelle candidature romande l'année prochaine, équilibre linguistique oblige.
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«S’il y a eu des votes tactiques, je crois cependant que la plupart qui ont voté pour Elisabeth Baume-Schneider l’ont fait pour de bonnes raisons, pour ses qualités», commente à ce sujet Pierre-Yves Maillard.
SIM
Le Conseil fédéral fait l’objet de rocades. Trois départements auront un nouveau chef au 1er janvier. Karin Keller-Sutter passera aux Finances. Albert Rösti reprendra l’Energie et Elisabeth Baume-Schneider la Justice.
Le président de la Confédération en 2023 Alain Berset continuera de diriger le Département fédéral de l’Intérieur. Ignazio Cassis restera aux Affaires étrangères, Guy Parmelin à l’Economie, la formation et la recherche, et Viola Amherd à la Défense.
Continuité et stabilité
La nouvelle répartition des départements fédéraux est consensuelle, a annoncé jeudi l’actuel président de la Confédération Ignazio Cassis à l’issue d’une séance informelle du nouveau gouvernement. Aucun vote n’a été nécessaire, a-t-il précisé. «Le but était de trouver la meilleure répartition des tâches dans l’intérêt du pays.»
Chaque membre a pu exprimer ses voeux. La décision a également été basée sur des critères tels que l’instabilité géopolitique et la nécessité de maintenir la stabilité des dossiers.
Décisions douloureuses
Karin Keller-Sutter quittera la Justice et Police après quatre ans pour reprendre les Finances. Le DFF n’avait plus été dirigé par un PLR depuis Hans-Rudolf Merz en 2010.
La St-Galloise accepte cette nouvelle tâche avec «grand respect». Des décisions douloureuses, notamment en matière de politique financière, sont à venir, a-t-elle pointé. Et de rassurer: «Nous allons trouver un chemin ensemble. Nous allons travailler à des solutions.»
A l’instar d’Ueli Maurer, elle agira avec prudence. La stabilité financière est nécessaire et «je n’ai pas peur de me rendre impopulaire».
Chantiers complexes
Nouvel élu, Albert Rösti sera responsable du département maousse de l’environnement, du transport, de l’énergie et de la communication (DETEC). Des dossiers complexes l’attendent, notamment l’approvisionnement en énergie.
L’ingénieur agronome de formation «connaît bien cette matière», a rappelé Ignazio Cassis. Il siège depuis onze ans dans la commission chargée de ces dossiers. Cette grande expérience a pesé dans la décision du collège de lui attribuer ce dicastère. Il pourra également compter sur son collègue de parti Guy Parmelin, aussi en charge du dossier.
À contre-courant
Le Bernois sera également en porte-à-faux avec son parti. Il devra en effet défendre le contre-projet à l’initiative sur les glaciers contre lequel l’UDC a lancé le référendum.
C’est n’est pas nouveau qu’un conseiller fédéral doive présenter des positions et des propositions de loi qui ne vont pas dans la ligne de son parti, a rappelé Ignazio Cassis, citant par exemple Alain Berset qui doit faire face au PS sur des dossiers de politique sociale.
Les Vert-e-s n’ont pas tardé à réagir à cette nouvelle. Il s’agit selon eux d’un «cauchemar pour la protection du climat et de l’environnement». Le «roi du pétrole va promouvoir les énergies fossiles importées».
Le DETEC n’avait plus été dirigé par un UDC depuis 1995. Fruit du hasard, il s’agissait déjà d’un Bernois, Adolf Ogi.
Statut S à revoir
Pour sa part, Elisabeth Baume-Schneider devra gérer l’épineux dossier de la migration et la révision du statut S, activé pour la première fois dans le cadre du conflit en Ukraine. Le DFJP retourne en main du PS après quatre ans au PLR. Simonetta Sommaruga l’avait dirigé pendant huit ans.
La conseillère fédérale Viola Amherd restera au Département fédéral de la Défense «par conviction», a-t-elle tweeté au terme de la séance. Il s’agit d’un département important et innovant. «Nous sommes responsables de la sécurité de la population et du pays. C’est pourquoi j’ai décidé de continuer à diriger le DDPS.»
Inquiets, les milieux écologistes se désolent qu’Albert Rösti reprenne le Département fédéral des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).
Sur Twitter, les Vert-e-s se désolent que le «baron du pétrole» reprenne le (DETEC). Le parti évoque un «cauchemar pour la protection du climat et de l’environnement».
Le collectif de la grève du climat et différentes autres organisations environnementales jugent également que la nomination d’un «lobbyiste du pétrole et de l’automobile» pour piloter la politique suisse en matière de climat, d’énergie et de transports «est une vraie catastrophe». Ce choix fait planer un risque énorme sur la transition énergétique et écologique de la Suisse, estiment-ils.
La droite satisfaite
Dans une prise de position, le PLR se réjouit particulièrement que les finances fédérales, département important, reviennent à Karin Keller-Sutter, une magistrate «qui a fait ses preuves». De grands défis attendent le DFF en raison des sombres perspectives financières, estime toutefois le parti. Il s’agira de prioriser les dépenses et de n’affaiblir en aucun cas le frein à l’endettement.
Les libéraux-radicaux voient par ailleurs comme un «signal positif» la reconduction d’Ignazio Cassis au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Cela permettra d’assurer une certaine continuité et de faire avancer les échanges en cours avec l’Union européenne (UE).
Interrogé sur le fait d’avoir attribué le Département de l’énergie et de l’environnement (DETEC) au nouveau venu Albert Rösti en pleine crise énergétique, le président de la Confédération Ignazio Cassis s’est dit non effrayé, jeudi devant les médias à Berne. «Au contraire, Albert Rösti a une grande expérience dans ce domaine.»
Il a cité les onze ans du Bernois au sein de la commission parlementaire de l’environnement et de l’énergie. Albert Rösti – qui est ingénieur agronome – a une formation dans le domaine environnemental, a ajouté Ignazio Cassis.
«Cela a pesé lourd dans la décision du collège», a-t-il déclaré. Et de souligner encore qu’un conseiller fédéral ne prend pas une décision tout seul, faisant référence aux liens d’intérêts d’Albert Rösti, notamment avec SwissOil.
Karin Keller-Sutter va reprendre les Finances, après avoir passé quatre ans à la Justice. La ministre se dit «pleine de respect» envers cette nouvelle fonction et les difficiles tâches qui l’attendent.
Des décisions douloureuses, notamment en matière de politique financière, sont à venir, a pointé la conseillère fédérale jeudi devant les médias. Elle a toutefois rassuré: «Nous allons trouver un chemin ensemble. Nous allons travailler à des solutions.»

Un travail qui se fera de concert avec les cantons. Et la St-Galloise de rappeler l’importance de les intégrer, comme ça a été le cas avec la réforme de l’imposition minimale des entreprises, bientôt bouclée au Parlement.
Le Conseil fédéral a décidé jeudi de la répartition des départements. Voici la liste des chefs des différents dicastères et de leurs suppléants.
- Département fédéral des affaires étrangères: Ignazio Cassis
Suppléant: Alain Berset
- Département fédéral de l’intérieur: Alain Berset
Suppléant: Ignazio Cassis
- Département fédéral de justice et police: Elisabeth Baume-Schneider
Suppléante: Karin Keller-Sutter
- Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports: Viola Amherd
Suppléant: Guy Parmelin
- Département fédéral des finances: Karin Keller-Sutter
Suppléant: Albert Rösti
- Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche: Guy Parmelin
Suppléante: Elisabeth Baume-Schneider
- Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication: Albert Rösti
Suppléante: Viola Amherd
La nouvelle répartition des départements fédéraux est consensuelle, a annoncé jeudi le président de la Confédération Ignazio Cassis. Chaque conseiller fédéral a pu exprimer ses vœux.
«Le but de la séance informelle était de trouver la meilleure répartition des tâches dans l’intérêt du pays», tout en considérant les intérêts de chaque membre du collège, a précisé le Tessinois.

La décision a également été basée sur des critères tels que l’instabilité géopolitique et la nécessité de maintenir la stabilité des dossiers. La discussion a duré environ deux heures. Au terme de la séance, les ministres ont exprimé le plaisir de s’engager ensemble pour trouver les solutions aux défis de la Suisse, a conclu Ignazio Cassis.
Voici l'organigramme du Conseil fédéral est présenté lors de la conférence de presse.
La conférence de presse du Conseil fédéral est en cours.
Le Conseil fédéral fait l’objet de rocades. Trois départements auront un nouveau chef au 1er janvier. Karin Keller-Sutter passera au Département fédéral des finances (DFF). Albert Rösti reprendra le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) et Elisabeth Baume-Schneider le DFJP.

Le Conseil fédéral nouvellement composé décidera ce jeudi après-midi de la répartition des départements. Un exercice toujours très attendu qui pourrait déboucher cette année sur d’importants changements.
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Les départs de Simonetta Sommaruga et d’Ueli Maurer – remplacés par Elisabeth Baume-Schneider et Albert Rösti – aiguisent les appétits en vue d’une reprise de leurs départements. Aussi bien le Département fédéral des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), jusqu’ici en main de Simonetta Sommaruga, que le département des finances (Ueli Maurer) sont des dicastères stratégiques et très convoités.

Les Sept Sages devront décider s’ils souhaitent transmettre les clés de ces départements aux deux nouveaux élus, ce qui apparaît peu probable. Les observateurs murmurent que Karin Keller-Sutter (PLR), en charge de la justice, et Viola Amherd (Le Centre, en charge de la Défense) pourraient vouloir changer de dicastère. Viola Amherd pourrait reprendre la justice ou le DETEC et Karin Keller-Sutter, les finances.
De tels changements feraient que le ministère de la justice et celui de la défense soient transmis aux deux nouveaux élus. Mais le collège confira-t-il les clés de la défense à une socialiste, ce qui serait une première? De son côté, Alain Berset, à la tête de l’intérieur depuis plus de dix ans, pourrait aussi vouloir changer d’air. Guy Parmelin de son côté semble devoir rester à l’économie.
La Confédération devrait publier un communiqué à l’issue des discussions, jeudi soir. Mais la confirmation officielle des nouveaux portefeuilles n’est pas attendue avant la première séance du Conseil fédéral en 2023.
L’élection d’Elisabeth Baume-Schneider constitue une surprise diversement appréciée par les médias. Alors que les journaux romands saluent l’avènement de la première conseillère fédérale jurassienne, une partie des médias d’Outre-Sarine critiquent la sous-représentation des Alémaniques et des villes.
Lire l'édito de 24heures: Pomme de terre, manivelle, Baume-Schneider
«Ce mercredi 7 décembre est à marquer d’une pierre blanche», souligne Arcinfo. Mme Baume-Schneider amène de la fraîcheur et des convictions au Conseil fédéral. Ouverte sur le monde et venant d’un Arc jurassien conscient de l’importance des partenariats avec l’extérieur, elle fera souffler un vent nouveau bienvenu alors que la Suisse traverse une période agitée dans ses relations avec l’UE.
Le Nouvelliste parle pour sa part d’une «surprise au nom de tous les petits», «à commencer par le Jura». A ses yeux, la future ministre incarne «de nombreuses minorités: les femmes, la gauche, la Suisse romande, les régions périphériques et les agriculteurs».
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L’élection d’Elisabeth Baume Schneider honore le Jura, «désormais définitivement suisse», confirme le Quotidien jurassien. Il souligne «la générosité démocratique de la Suisse allemande» qui a choisi une Welsche pour remplacer une Alémanique. «A mois que ce soit le résultat de calculs en lien avec les élections fédérales ou la succession d’Alain Berset», analyse le journal.
Le Temps parle lui de l’une des plus grandes surprises politiques de ces vingt dernières années. Cette élection interroge toutefois et génère des inquiétudes pour le bon fonctionnement du système, selon le quotidien.
Les journaux lémaniques se rejoignent également pour souligner les questions que pose cette élection: la surreprésentation des latins et l’absence des grandes villes du gouvernement. Pour Le Temps, la disparition de conseillers fédéraux urbains constitue «une question dont il faudra parler».

Et une partie de la presse alémanique en parle – et sans mâcher ses mots. Pour le Tages-Anzeiger, cette journée d’élection n’est «pas un bon jour pour la Suisse». Elisabeth Baume-Schneider et Albert Rösti sont des personnalités hautement qualifiées, mais «la Suisse alémanique urbaine n’est plus représentée» au Conseil fédéral.
«Jamais dans l’histoire», la Suisse alémanique, qui compte 70% de la population du pays, n’a été aussi sous-représentée, dénonce-t-il. Quant aux grandes villes comme Zurich et Bâle – les «véritables moteurs de progrès du pays» -, elles ne seront tout simplement plus représentées.
Le portail alémanique Watson dénonce pour sa part une composition «extrêmement unilatérale» du gouvernement. La Suisse alémanique à l’est de Berne n’étant plus représentée que par la St-Galloise Karin Keller-Sutter, ce qui crée un «dommage irréparable». Bâlois et Zurichois ont toutes les raisons d’être furieux, souligne le site.
Sur les bords du Rhin, la Basler Zeitung parle de «triomphe de la Suisse rurale sur les villes». La défaite de la Bâloise Eva Herzog «est aussi la défaite des villes», ajoute-t-elle. De son côté, le site Cash Online regrette le «manque de vision» de l’Assemblée fédérale avec cette «victoire de la Suisse rurale et agricole sur la région la plus prospère économiquement du pays ces 20 dernières années».
Après son élection surprise, la conseillère aux Etats jurassienne doit maintenant faire la preuve qu’elle est «plus que gentille et terre à terre», estime la NZZ. Tout en soulignant qu’elle coche toutes les cases exigées par la fonction.
Elisabeth Baume-Schneider s’est offert mercredi son premier bain de foule quelques heures après son élection au Conseil fédéral. La Jurassienne est venue sur la Place fédérale remercier et saluer ses nombreux supporters.
C’est sous les applaudissements et aux cris d’Elisabeth, Elisabeth que la Franc-Montagnarde, très émue, est venue embrasser des proches et serrer des mains. Ses supporters, qui agitaient des drapeaux jurassiens, l’attendaient fébrilement depuis plusieurs heures dans le froid.

Elisabeth Baume-Schneider s’est alors emparée d’un drapeau avant d’entonner avec la foule la Rauracienne, l’hymne jurassien. Après avoir fait quelques selfies et salué une dernière fois les 150 à 200 personnes massées derrière des barrières métalliques, la Jurassienne s’est engouffrée dans le Palais fédéral.
L’annonce de son élection a été ponctuée par une énorme clameur. «Incroyable», «c’est de la folie» ou «on a gagné» ont été les termes les plus entendus à l’issue du 3e tour de scrutin qui a débouché sur la victoire de la Jurassienne. Certains supporters n’ont pas manqué de sortir la damassine, pour fêter l’élection et pour se réchauffer.
La nouvelle conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider se voit comme une bâtisseuse de ponts entre les villes et les campagnes, entre les communautés. Elle a appelé mercredi à ne pas se monter les uns contre les autres.
Ce n’est pas parce que les grandes villes ne sont plus représentées au gouvernement qu’elles ne sont pas entendues. «Je suis convaincue que cela n’est pas un problème.»
«Nous devons trouver des solutions pour l’ensemble du pays. Il y a suffisamment de problèmes, avec la guerre en Ukraine, la pénurie d’énergie ou le pouvoir d’achat. Nous devons maintenant travailler ensemble.» Et de rappeler qu’elle n’était pas seule au Conseil fédéral.
«Le Jura n’est plus dans la lutte mais est désormais de la partie.» La conseillère fédérale élue Elisabeth Baume-Schneider a estimé mercredi en conférence de presse que son élection «représente beaucoup» pour son canton, c’est une «reconnaissance». Elle a salué l’atmosphère jurassienne sur la Place fédérale.
Fière de devenir la dixième conseillère fédérale et la première ministre jurassienne, elle a parlé d’une «étape importante» pour son canton. Et de rappeler également les «noces d’or» du Jura en 2024 et le transfert prochain de la ville de Moutier dans le canton.
Mme Baume-Schneider a encore relevé son «audace jurassienne» qui l’a poussée à «frapper à la porte du Conseil fédéral». Elle a dit son plaisir de retrouver un exécutif. Et de se montrer «extrêmement honorée» envers les personnes qui l’ont élue et «motivée» de gagner la confiance de celles qui n’ont pas voté pour elle.
Le nouveau conseiller fédéral Albert Rösti s’engagera dans le département qu’il décrochera. Le Bernois a été élu mercredi matin au premier tour par 131 voix sur 243 bulletins valables.
«Je me réjouis», a-t-il lancé lors de sa première conférence de presse en tant que nouvel élu. «J’ai un grand respect pour cette charge que j’exercerai avec grande motivation. Je ferai de mon mieux».
Conscient de ne pas avoir le choix du département, il a ajouté qu’il se réjouissait de n’importe quel dicastère. Son but est de maîtriser rapidement les dossiers qu’il reprendra.
Questionné sur la politique énergétique, il a répondu qu’il ne s’exprimerait pas avant d’avoir participé à une séance du Conseil fédéral. Il a toutefois souligné qu’il était clair que la sécurité de l’approvisionnement en énergie était l’un des plus grands défis. «Elle doit être assurée.»
Ce point est incontesté. «J’y apporterai ma contribution en tant qu’ancien politicien énergétique.» De manière générale, il veut apporter son avis sur les grands dossiers, notamment sur le budget, l’énergie, l’asile, la sécurité ou encore l’armée.
Unité
Dans son discours d’acceptation, le nouvel élu a également souligné l’importance de tenir compte des uns et des autres, au-delà des frontières cantonales et linguistiques. Venant d’un canton bilingue, il se dit être un pont entre la Suisse romande et celle alémanique. «J’ai des liens avec la Suisse romande que j’aimerais soigner à l’avenir.»
Interrogé sur ses connaissances en italien, il a rappelé que malgré des lacunes linguistiques, le canton du Tessin lui tient à cœur. «Je serai un conseiller fédéral pour l’ensemble de la Suisse.» Qu’elle soit citadine ou campagnarde, a-t-il ajouté en réponse à l’absence de représentants des grandes villes au gouvernement.
Il a souligné le caractère unique au monde de la démocratie suisse. «Je m’engagerai pour la liberté, la démocratie et la paix, des valeurs je défends», a-t-il dit. Il s’investira pour «des solutions qui nous permettent de préserver nos acquis.»
Et de rappeler que malgré deux ans de pandémie de Covid-19, la Suisse se porte bien. Elle enregistre l’un des taux de chômage les plus bas au monde. Le but est que la population se porte bien, a-t-il annoncé.
Rester le même
Le Bernois remettra tous ses mandats pour la fin de l’année. Le plus difficile sera de se séparer de sa fonction de président de la commune d’Uetendorf. «Je verserai probablement une larme lors de ma dernière séance demain soir.»
En tant que politicien de milice, «nous avons plusieurs casquettes. Cela n’existe plus en tant que conseiller fédéral», a-t-il dit.
Sur une note plus personnelle, le Bernois espère qu’il restera le même malgré son changement de fonction. «On ne peut pas changer ses habitudes, ses valeurs, son caractère. Sinon, ma femme va me rappeler de ne pas changer!»
L’ancien président de l’UDC Suisse s’est dit surpris d’avoir été élu au premier tour. Son concurrent direct, le Zurichois Hans-Ueli Vogt a obtenu 98 voix. Quatorze voix éparses ont été attribuées.
Elisabeth Baume-Schneider a provoqué la surprise en parvenant à séduire l’Assemblée fédérale. Elle doit maintenant démontrer qu’elle est plus que «gentille et terre à terre», estime la NZZ.
Lorsque la Jurassienne a annoncé sa candidature, peu de personnes hors de Suisse romande pensaient qu’elle serait un choix valable, rappelle le quotidien zurichois. Mais quelques semaines ont suffi pour transformer cette quasi-inconnue en conseillère fédérale.
La socialiste remplit certes toutes les exigences du profil, mais elle doit surtout sa victoire à son naturel gagnant. Là où Eva Herzog regardait sérieusement voire très sérieusement la caméra, la Jurassienne riait. Là où la Bâloise pesait prudemment chaque mot, Mme Baume-Schneider bavardait allègrement.
Pour la NZZ, l’élection de la Jurassienne a plusieurs raisons: certains camarades socialistes entendaient barrer la route à Pierre-Yves Maillard, le «successeur naturel» d’Alain Berset. Une partie du camp bourgeois trouvait Eva Herzog trop forte et trop europhile. D’autres espéraient qu’une candidate «accessible» serait plus influençable.
Mais en fin de compte, ce n’est pas la première fois que la candidate «la plus agréable» est élue, conclut le journal.
Le Conseil d’Etat fribourgeois a félicité mercredi Alain Berset de son élection à la présidence de la Confédération en 2023, la seconde depuis qu’il est conseiller fédéral. Il se réjouit de fêter l’enfant du pays le 15 décembre à Morat et à Fribourg.
Le gouvernement organisera une réception officielle, en collaboration avec les communes concernées par la visite, a fait savoir la Chancellerie d’Etat. La manifestation commencera par un voyage en train qui conduira, dès midi, les invités de Berne en terre fribourgeoise, avec un premier arrêt à 13h à Morat.
Un cortège emmènera Alain Berset jusqu’à la Berntorplatz, où il sera accueilli par les autorités et la population du district du Lac. Une verrée y sera offerte. Le train spécial quittera ensuite la cité médiévale vers 15h30 pour rejoindre Fribourg, où le président élu sera reçu par les autorités du canton et de la Ville de Fribourg.
Le Conseil d’Etat invite toutes les Fribourgeoises et Fribourgeois à venir assister au cortège qui transitera, vers 16h30, de la gare de Fribourg jusqu’au Théâtre Equilibre, où se déroulera l’acte officiel. La Ville de Fribourg offrira à la population du thé, du vin chaud et des biscômes devant Equilibre de 16h30 à 19h30.
À l’issue de l’acte officiel, les invités rejoindront l’Espace Fri-son pour une fête conviviale fribourgeoise, précise le communiqué.
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