Printemps arabe dix ans aprèsEn Égypte, les espoirs déçus des révolutionnaires de 2011
Le régime militaire du président al-Sissi est plus répressif que celui de Hosni Moubarak. Les anciens activistes de la place Tahrir tentent de survivre loin du combat politique.

Dans le centre-ville du Caire, la place Tahrir est pour Mohamed une «no go zone», cernée depuis quelques jours par les fourgons de la police. Cet ancien activiste redoute les contrôles aléatoires des passants et du contenu de leur téléphone portable. Ils se sont multipliés à l’approche de l’anniversaire de la révolution aux abords de ce carrefour, marqueur indélébile du soulèvement de dix-huit jours qui a contraint au départ l’ex-président Hosni Moubarak, le 11 février 2011. Engagé bien avant la révolution dans le mouvement de protestation «Kefaya» (ça suffit), Mohamed se remémore les assemblées interminables avec ses «camarades» et, bien sûr, le souvenir des «martyrs», les centaines de manifestants tués alors par les forces de sécurité.