Portrait d’André-Daniel MeylanEntre deux disques construire une maison, et vice versa
Le chanteur vaudois publie «Célébrations», un huitième album aussi touche-à-tout que sa carrière débutée avec Sarclon. La folk passe, la passion reste.

«J’adore sonner chez les gens quand une maison me tape dans l’œil. J’aime entrer chez eux, papoter.» L’espace d’un instant, on se demande si André-Daniel Meylan ne nous a pas donné rendez-vous dans une villa qu’il squatte pour la matinée. On imagine les proprios rentrant avec les courses et découvrant dans leur living à peine moins vaste que le Léman qu’il domine un photographe, un journaliste et un chanteur tout sourire – nul doute que ce dernier les accueillerait si chaleureusement qu’ils se sentiraient invités en leur propre salon.
C’est que la maison d’André-Daniel Meylan cadre mal avec l’endurant cliché du musicien vaudois naviguant entre galère subie et bohème revendiquée. On dirait plutôt la demeure d’un architecte, objet de rêve à la sobriété élégante et de beaux et larges volumes plongeant en panoramique sur le lac face à elle, ce jour-là planqué sous la brume. «Ça va se lever», répète régulièrement l’optimiste qui, promis juré, possède et habite les lieux. Il en a même dessiné les plans, bichonné les mesures, choisi les matériaux, fignolé les détails, bâti bien des pans.