Entre le patriarche Kirill et le pape François, la guerre froide est finie
Sur fond de tensions entre Moscou et les Occidentaux, première rencontre entre les deux leaders religieux à La Havane.

«Un geste aussi fort et chargé d'histoire que les poignées de mains Rabin-Arafat ou Mitterrand-Kohl…» A la veille de la rencontre vendredi à Cuba entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill, Jean-François Thiry, le Belge à la tête de la Bibliothèque de l'esprit – rare lieu à Moscou de rencontres œcuméniques entre catholiques et orthodoxes – ne cache pas sa joie. «Le pape et le patriarche, après des décennies de tensions, vont envoyer au monde un message clair: quand on est dans l'impasse, il faut apprendre à se parler. Tout un symbole alors que Moscou et l'Occident traversent une grave crise relationnelle», insiste Jean-François Thiry. Pour accueillir cette rencontre d'au moins deux heures, l'endroit choisi est lui-même tout un symbole: La Havane, l'une des capitales de la guerre froide…