Les ovnis du clavier (5/7)Espèce menacée, le circonflexe fait chanter les mots
Le délicieux petit chapeau se voit mis en péril par les réformes de l’orthographe. Il possède pourtant de sérieux atouts pour sa défense.

En disgrâce dans une geôle infâme, un pâle évêque rêvait d’une gâterie dans l’alcôve et d’huîtres en août. Imaginez un instant cette phrase sans sa myriade de charmantes mouettes voletant sur les voyelles. Avouons qu’elle perdrait de son sel: un texte sans circonflexe, c’est le ventre mou de l’écriture, c’est de la graphie en eau tiède. Or, depuis des décennies, les acharnés des réformes orthographiques veulent la peau du petit chapeau apparu au XVIe siècle – d’ailleurs, il est déjà facultatif sur certains «i» et «u» en France depuis 2016 et le sera en Suisse dès l’an prochain.