SuisseEt si Leuthard reprenait les Affaires étrangères?
Le départ de Didier Burkhalter aiguise les appétits. Alain Berset et Simonetta Sommaruga viseraient aussi le DFAE. Le dossier européen pourrait les départager.

Le départ de Didier Burkhalter fait phosphorer les états-majors des partis politiques, qui planchent sur des rocades de départements. On prête ainsi à Alain Berset des vues sur le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). L'autre socialiste du gouvernement, Simonetta Sommaruga, serait également intéressée.
Mais la presse alémanique spécule sur une candidate de poids: Doris Leuthard. Nombreux sont ceux sous la coupole à Berne à estimer que la patronne du Département fédéral de l'environnement des transports de l'énergie et de la communication (DETEC) quittera le gouvernement après sa deuxième année de présidence, mais le Blick croit quand même savoir que l'Argovienne étudie très sérieusement un changement au DFAE.
Si son parti, le PDC, se garde bien de toute allusion à ce sujet, ce scénario n'est pas pour déplaire à Tiana Moser, la cheffe du groupe Vert Libéral. «Je fais confiance à Doris Leuthard. Elle a déjà bien représenté la Suisse à l'étranger avec sa manière positive et communicative.»
Le privilège de l'ancienneté
La Basler Zeitung y croit aussi, d'autant plus que Doris Leuthard, étant la Conseillère fédérale depuis le plus longtemps en exercice, aura le privilège de pouvoir choisir en premier son département fédéral après l'élection du remplaçant de Didier Burkhalter.
En outre, Doris Leuthard s'est déjà exprimée fortement et à plusieurs reprises en faveur d'un accord institutionnel avec Bruxelles. Elle serait la plus compétente pour défendre le projet devant le peuple. La conseillère nationale Kathy Riklin (PDC/ZH) a en tout cas déjà dit tout le bien qu'elle pensait d'une candidature de l'Argovienne à la tête du DFAE.
Bruxelles pas contente
L'accord institutionnel avec l'Union européenne va donc peser dans le choix des partis. Le Conseil fédéral doit d'ailleurs en discuter en huis clos ce vendredi. Et Bruxelles montre des signes d'impatience, accusant la Suisse de ne pas savoir ce qu'elle se veut, comme le rapporte le Tages-Anzeiger.
Des milieux européens rappellent que la fenêtre de négociation pour l'accord se fermera à la fin de l'année, après trois ans et près de 18 rencontres...
Clause guillotine
Les divergences ne manquent pas entre les deux parties. Si Bruxelles demande que la Suisse reprenne de façon dynamique le droit européen, des parlementaires helvétiques exigent de leur côté la fin de la clause guillotine. Cette dernière prévoit que tous les accords sont juridiquement liés et qu'ils ne peuvent entrer en vigueur qu'ensemble. Si l'un d'entre eux n'était pas prolongé ou dénoncé, les autres seraient caducs.
Les élus souhaitent également que la Suisse ne soit pas soumise à la Cour européenne de justice mais que les différends avec l'Union européenne soient traités par un tribunal arbitral, ou par la Cour de justice de l'AELE dans le pire des cas.
Dans l'immédiat, le départ de Didier Burkhalter ajoute à l'irritation de la Commission européenne, pour qui la Suisse a perdu le père politique de ses discussions pour l'accord institutionnel. Et la Luzerner Zeitung résume l'ambiance générale à Bruxelles: «Dites-nous maintenant comment on va continuer à négocier».
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