Cinéma en plein airÊtes-vous Brad Pitt ou Catherine Deneuve?
Les open air sortent leurs armes de séduction, des «Demoiselles de Rochefort» de jadis aux musclés hollywoodiens d’aujourd’hui. Revue des effectifs.

À peine les grands raouts musicaux sont-ils clos que les B.O. de films bruissent à leur tour dans les campagnes. Au pied des châteaux ou des montagnes, les écrans géants se tendent pour offrir des baisers «Cinema Paradiso», de ces patins qui, promettait la voix de Philippe Noiret, quand ils sont collés bout à bout, créent la nostalgie infinie des souvenirs.
Les récentes statistiques de la fréquentation pointent des salles désertifiées, les analystes se creusent pour expliquer la débandade jusqu’à pointer des films affligeants? Avec humour, le cinéaste philosophe Arnaud Desplechin se moque de ce méchant état des lieux: «Ingmar Bergman disait que ses films n’étaient rien du tout comparés à ceux de Theodor Dreyer. Puis est arrivé Woody Allen, qui disait que ses films étaient vraiment nuls, contrairement à ceux de Bergman. Le cinéma ne cesse de chuter, il faut s’en réjouir tout le temps!»

Nul cinéphile ne peut ignorer que Desplechin est un gros farceur – sauf dans ses propres films. Mais le public en masse aux cinémas open air lui donne raison. Comme un vaudou ancien, les coquettes «Demoiselles de Rochefort» vous croquent sous leur parapluie, ce diable de Brad Pitt vous fait croire au «Bullet Train» comme si vous étiez sur la Piazza Grande à l’inauguration du Festival de Locarno. Magique… le temps s’efface et n’a plus cours sous les étoiles.
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