Sortie littéraire romandeEugène solde enfin sa «dette» envers Nicolae Ceausescu
Le Lausannois d’origine roumaine retrace, dans une lettre au dictateur disparu, à quel point celui-ci a pesé sur sa vie. Touchant et nécessaire.
Fuyant la dictature, les parents d’Eugène ont débarqué à Lausanne en 1974, sur ce boulevard de Grancy où Eugène pose pour la photo. L’auteur, qui vient de sortir «Lettre à mon dictateur», est arrivé dix-sept mois plus tard avec son frère.
Odile Meylan
Ce livre-là, Eugène l’a écrit la nuit, pour ne pas empiéter sur le temps passé avec ses proches. «Il était hors de question que je dise à mon fils que je ne pouvais pas jouer avec lui parce que j’écrivais à un dictateur», relève-t-il au téléphone. Le jour tombé, l’auteur lausannois se remémorait les heures sombres de la Roumanie, le pays où il est né en 1969. Dans une longue missive à Nicolae Ceausescu, il retrace à la fois la trajectoire d’un pays qui a vécu vingt-deux ans sous le joug du tyran, et le poids que ce dernier a eu sur sa vie à lui. Eugène Meiltz a pourtant quitté Bucarest à l’âge de 6 ans…
