Sorties streaming«Euphoria» et autres pépites sur la RTS
Euphorie toxique en saison 2, «Yellowstone» apaisé au volume 3, les «vieilles» de «Sex and the City» reliftées dans «And Just Like That»…
«Euphoria, saison 2»

Lancée par HBO en 2019, «Euphoria» a tapé l’incruste dans la génération Z, lui tendant le miroir d’une jeunesse fracassée dans les paradis artificiels. La délurée Rue a survécu, son interprète, Zendaya, devenant une glorieuse influenceuse des temps modernes. Sa copine Jules, incarnée par le trans Hunter Schafer, se débat toujours en garçonne hyperféminine aux pulsions en tous genres. Rien ne choque personne.
C’est d’ailleurs cette liquidité morale, molle et fluide, qui frappe toujours. Ici, hormis l’overdose fatale, rien ne stoppe le flux d’un monde fou furieux. Esthétique léchée mais violence et sexualité frontale, bande-son vintage sophistiquée mais traitement sans tabous: un sacré trip, tout comme le lancement de chaque chapitre, pur shoot de mise en scène. Celui de la saison 2 pose en modèle du genre, avec une introspection intra-utérine aussi spectaculaire que l’ingestion d’un mégot par un nourrisson éveillé.
Note: ***
Saison 2 (8 x 59’), RTS ma 22 h 40, Play RTS jusqu’au 14 mars
«And Just Like That»

«Sex and the City» (1998-2004) pour mémoire, c’était le monde d’avant, où Carrie saluait les godasses d’un «Bonjour mes amours», causait sexe avec ses potes et coursait le prince charmant en passant pour une féministe. «And Just Like That» veut prouver que les héroïnes – sans Samantha, en bisbille –, savent évoluer en quinquas de l’ère post-MeToo.
Dès le départ, M. Big meurt par infarctus sur vélo d’appartement, enterrant tout un style de vie new-yorkaise embourgeoisée. Les efforts de Carrie pour prononcer les mots «masturbation» à l’antenne de son podcast, les gaffes de Miranda qui se promeut justicière de la cause noire et autres gags scénarisés pèsent en efforts laborieux. La minisérie a pourtant passionné outre-Atlantique.
Note: **
Mini-série (10 x 42’), di 22 h 30 sur RTS1
«Yellowstone, saison 3»

Avec sa défense de «l’Ouest, le vrai» aussi résistante à mâcher qu’une vieille couenne de bœuf, le patriarche de Yellowstone a pu agacer, ses manières puant parfois la bouse de vache. Mais la sagesse vient avec l’âge et les aventures du clan Dutton passionnent avec des éclairs de sérénité inédite en saison 4.
Producteur du show depuis 2018, Kevin Costner, 66 ans, se souvient de «Danse avec les loups» dans des séquences oniriques, le scénariste Taylor Sheridan ironisant même sur ces riches colons blancs menacés dans leur survie comme jadis les Indiens lakotas. Un final spectaculaire ne laisse aucun doute sur la suite, déjà diffusée depuis novembre aux États-Unis. CLE
Note: ***
Saison 3 (10 x 42’-92’) lu 22 h 30 sur RTS Un. Intégrale sur PlayRTS du 7 au 20 fév.
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