L'artiste bâloise Eva Aeppli est décédée ce lundi 4 mai à Honfleur, en France, à l'âge de 90 ans, a annoncé l'historienne de l'art Susanne Gyger.

Eva Aeppli est l'auteure de plus de 300 sculptures, peintures et dessins. Elle avait été la première épouse de Jean Tinguely, de 1951 à 1960.

L'artiste, née en 1925 à Zofingue (AG), avait commencé sa carrière dans les années 1950 par des dessins au fusain. Ses thèmes favoris tournaient déjà autour de l'homme désespéré.

Des formats plus imposants ont suivi avec des danses des morts, des squelettes, des crânes, des têtes ou des mains. Vinrent ensuite les fameuses figures grandeur nature en étoffe: des personnages isolés ou en groupe comme «La Table», «Groupe 48» ou «Hommage à Amnesty International».

Son oeuvre tardive est dominée par des têtes en étoffe et bronze disposées cycliquement. Eva Aeppli les appelait groupes de «planètes», «faiblesses humaines» et «signes astrologiques».

Etonnante autonomie

Dans le contexte du Pop art, du Nouveau Réalisme et de l'art minimaliste, Eva Aeppli est restée fidèle à son propre art textile, préservant une étonnante autonomie. Sa cause est restée éminemment humaine: les victimes du fascisme et de la Deuxième Guerre mondiale en mémoire, elle a créé un «memento mori» d'une expression hautement alarmante.

Depuis 2012, son œuvre est répertoriée en ligne. L'index établi par Susanne Gyger a été publié par l'Institut suisse pour l'étude de l'art (ISEA) à Zurich. Il contient 422 numéros avec les mentions exactes des titres des œuvres, de la technique utilisée, l'année et création et leur lieu actuel.

ats