NatationFlavie Capozzi envisage de remettre le feu au lac
La Glandoise avait dompté, l’an passé, le Léman dans sa longueur entre Le Bouveret et Genève. En 2022, la nageuse compte ajouter le retour, soit 75 km de plus…

Parce qu’elle n’est pas du genre à faire les choses à moitié, Flavie Capozzi a décidé qu’elle allait se remettre à l’eau pour effectuer la traversée du Léman à la nage. Mais pas une seule fois dans sa longueur comme le 23 août 2019, cela ne suffit plus à son bonheur. Après avoir bravé le froid, la fatigue et les courants contraires, du Bouveret à Genève, la Glandoise de 22 ans envisage d’ajouter dans son pensum le trajet retour. Autrement dit de mettre le feu au lac durant 150 km.
Or s’il lui avait fallu 30 heures et 19 minutes pour effectuer 73 km à la brasse, la prof de natation de Bassins espère bien ne pas dépasser les 50 tours d’horloge. Pour ne pas souffrir cette fois-ci de la température, la Vaudoise a prévu de se lancer au mois de juillet 2022…
Flavie Capozzi, petite question; y a-t-il la lumière partout chez vous?
Oui, je vous rassure, tout va très bien, merci.
Mais nager durant 150 km, durant 50 heures, ce n’est pas de la folie?
Pas du tout. Cela ne me fait vraiment pas peur. Au contraire, je suis hypermotivée par ce challenge. Je suis motivée à fond pour réussir ce défi.
Vous allez vous attaquer à une première…
À ma connaissance, personne n’a en effet tenté cette expérience.
Et vous ne craignez pas l’échec, de vous retrouver bec dans l’eau?
«Si je dois perdre un bras au milieu de la traversée, je perdrai un bras au milieu de la traversée»! Je n’abandonnerai pas.»
Absolument pas! Je ne suis pas du tout comme ça. Pour moi ce mot échec n’existe pas dans le sens où si je fais quelque chose, j’irai au bout. Comme ce qui s’est passé la dernière fois lors de ma première traversée. J’avais dit d’ailleurs à ma maman qui s’inquiétait que «si je dois perdre un bras au milieu de la traversée je perdrai un bras au milieu de la traversée»! Je n’abandonnerai pas. Ce n‘est pas que je n’ai pas peur de l’échec mais plutôt que je n’y pense pas. Si je me lance des défis comme celui-ci, c’est pour aller au bout. Sinon, je ne le ferai pas.

Est-il vrai que lors de votre arrivée, le 24 août à Genève, vous aviez eu tout de suite envie de recommencer?
Oui, c’est exact. En fait, dès le moment où le projet approchait, j’avais dit à mes proches que si j’arrivais à Genève et que tout s’était bien déroulé, je ferai alors quelque chose de plus grand. Quand j’ai réussi ce premier défi, j’étais fatiguée, certes, mais j’avais encore de l’énergie à donner. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à ajouter le retour jusqu’au Bouveret.
«En 2019, je ne suis pas allée assez vite. J’avais nagé comme une mémé!»
Vous envisagez de nager en 50 heures, c’est donc beaucoup plus vite que la première fois où vous aviez mis un peu plus de 30 heures pour 75 km…
Oui, c’est aussi mon objectif. Je ne veux pas rester six jours dans l’eau! Il est donc impératif d’améliorer ma vitesse. En 2019, je ne suis pas allée assez vite. J’avais nagé comme une mémé! (rires) Je veux surtout éviter de passer trop de temps dans l’eau. On a aussi choisi le mois de juillet pour qu’il fasse un peu plus chaud que la dernière fois car avec le froid, c’était vraiment compliqué.
Y a-t-il quelque chose entre le Léman et vous, une histoire d’amour avec ce lac?
Non pas du tout. C’est juste que je suis une grande sportive depuis toute petite et la natation a toujours été un point fort, notamment au niveau du triathlon. J’avais toujours confié à mon père que je voulais traverser ce lac. Pour quelles raisons, je l’ignore, mais ce Léman est un gros emblème sur la Côte et c’est le premier truc auquel j’ai pensé.
Avez-vous commencé votre entraînement avec votre nouvel entraîneur, Michaël Richard?
Toujours pas, on cherche encore des sponsors pour financer le début de notre collaboration. Depuis début septembre, je me prépare de mon côté. Enfin, comme je suis actuellement en quarantaine, je ne peux pas trop sortir de chez moi pour nager et aller à la pêche aux partenaires. C’est mon père qui a eu le virus, du coup, par précaution, je respecte les consignes.
On espère que d’ici à juillet 2022, il n’y aura pas de souci de Covid…
Exact. J’espère que ça passera d’ici là. Et si ce n’est pas le cas et que mon défi est impossible à réaliser, on décalera, ce n’est pas un problème.
«Mon but sera de récolter des fonds pour pouvoir créer des puits au Burkina Faso.»
Vous allez vous mouiller pour quelle association cette fois-ci?
J’ai décidé de m’associer à l’eau et à Association Morija, qui est située au Bouveret. Je me permets de nager dans des tonnes d’eau alors que dans des coins du monde, certains n’ont pas d’eau courante. Le but sera donc de récolter des fonds pour pouvoir créer des puits au Burkina Faso.
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