Flavien Berger, un doux parfum pop à Bulle et à Genève
Autarcique du synthé, le chanteur français répand ses mélodies satinées.

Elles coulent, elles coulent comme de l'eau sur la peau, ses mélodies satinées aux refrains plus que parfaits. Il court, il court d'un festival à l'autre, le subtil chanteur parisien, abandonnant déjà aux souvenirs estivaux son apparition surprise à Paléo, où il remplaçait au pied levé le groupe Therapie Taxi. Samedi 31 août, c'est fin de saison, c'est Bâtie: Flavien Berger débarque, officiellement cette fois, à l'Alhambra pour ce qui constitue le premier gros concert de la manifestation genevoise, 43e édition du 29 août au 15 septembre.
Flavien Berger a 33 ans, des cheveux longs, comme le Christ. Sa crèche à lui, c'est le design industriel en guise de formation, l'univers musical des jeux vidéo pour outils de création. Ce qu'il fit, chez lui, seul, découvrant synthétiseurs et programmes informatiques de mise en forme. Faut-il comprendre que le loulou adoré de l'intelligentsia franco-pop fait du «low-fi», du son bas de gamme? Point tant. Le Berger du XXIe siècle est un perfectionniste, un laborieux, solitaire le plus souvent – mais loin d'être le seul dans cette situation. Écoutez ses manières possiblement eighties de faire ronfler d'harmonieuses cadences à trois accords, laissez-vous porter par les timbres ronds des arrangements électroniques. Tandis que la musique enroule l'auditeur sous un voile léger, la voix se pose là, précisément au ras du maniérisme, sans le toucher. C'est extra? C'est le charme discret d'un chant éthéré au service d'une écriture soupesée, non moins parfaite que le reste de l'œuvre.
Séduisant Berger, qui se produira seul ce soir-là, dans un répertoire bien doté en tubes. Qu'on songe au dernier album en date, «Contre-temps», paru en septembre 2018, à ses chansons phare, «Maddy la nuit», «Rétroglyphes», «Brutalisme». «Castelmaure» encore: «J'ai dit des choses que je ne pensais pas/accélérant ma mise à mort/la vie d'avant ne m'allait pas/évidemment que j'avais tort». Poésie onctueuse par un fin observateur des émotions citadines.
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