«J’y pense et puis j’oublie», papillonnait Claude François hier encore, dans quelque fin de bamboche. Là c’est moins léger. Car il faut bien le reconnaître, quitte à s’infliger un réveil brutal: Peng Shuai, on l’a un peu oubliée. Or on ferait peut-être mieux d’y penser.
S’il y avait lieu de se montrer inquiet voilà un an au sujet de l’ex-joueuse de tennis chinoise, il est plus qu’autorisé, aujourd’hui, à ne pas être rassuré du tout. Celle qui aura 37 ans dimanche prochain a disparu des radars. À la suite de son message vite censuré de novembre 2021, où elle faisait état d’une relation sexuelle forcée avec l’ex-vice-premier ministre Zhang Gaoli, Peng Shuai est réapparue de façon téléguidée à quelques reprises, dont la dernière lors des JO de Pékin en février. Depuis, on n’en parle plus, affaire réglée, gelée, volatilisée.
Le prochain Open d’Australie, outre son intérêt sportif, donnera l’occasion de reposer la question: «Where is Peng Shuai?» Un groupe de militants, dont l’action avait été interdite par Tennis Australia en 2022, a promis de revenir à la charge avec des t-shirts. Histoire de ne pas oublier tout à fait le sort incertain d’une femme à laquelle on doit penser.