SuisseFormation: les garçons visent plus haut que les filles
A partir de 18 ans, les jeunes hommes aspirent à des professions dont le statut social est nettement plus élevé que celui des jeunes femmes, selon une recherche parue mardi.

A partir de 18 ans, les jeunes hommes ont des aspirations professionnelles nettement plus élevées que les jeunes femmes. A l’âge de 15 ans déjà, les jeunes adaptent leurs aspirations professionnelles aux possibilités qui leur semblent réalistes relativement à leur parcours scolaire, selon une étude.
Divers facteurs influencent les aspirations professionnelles, notamment le type de formation post-obligatoire et le niveau de formation des parents, selon cette recherche publiée dans la revue Social Change in Switzerland.
Irene Kriesi et Ariane Basler, de l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle, ont utilisé les données de l’enquête COCON sur les enfants et la jeunesse, qui interroge de manière répétée plus de 1000 jeunes âgés entre 15 et 21 ans au sujet de leurs aspirations professionnelles.
À la fin de la scolarité obligatoire, les jeunes femmes veulent le plus souvent devenir employées de commerce, médecins ou éducatrices de petite enfance. Les jeunes hommes, eux, veulent devenir informaticiens, sportifs professionnels ou mécaniciens automobiles.
Le statut des professions souhaitées est étroitement lié au type de formation post-obligatoire. Les gymnasiennes de 15 ans veulent ainsi le plus souvent devenir médecin, vétérinaire, avocate ou enseignante en primaire. En revanche, les filles de 15 ans qui commencent un apprentissage avec des exigences scolaires moyennes ou basses aspirent à des professions avec un statut nettement inférieur: assistante en soins et santé, employée de commerce de détail, éducatrice de petite enfance ou fleuriste.
Changement à 18 ans
A partir de 18 ans, les jeunes hommes aspirent à des professions dont le statut social est nettement plus élevé que celui des jeunes femmes. Les différences s’atténuent jusqu’à l’âge de 21 ans, mais subsistent. Cela peut contribuer au fait que les jeunes femmes – en dépit de leurs meilleurs résultats scolaires – sont vite distancées sur le marché de l’emploi, selon les auteures.
Enfin, la formation des parents joue un rôle décisif. Parmi les jeunes avec des résultats scolaires comparables, ceux dont les parents ont suivi des études tertiaires ont des aspirations professionnelles plus élevées que les jeunes avec des parents n’ayant pas d’études tertiaires.
La création de la maturité professionnelle et des hautes écoles spécialisées dans les années 1990 a nettement amélioré la perméabilité verticale de la formation professionnelle dans les hautes écoles.
Les obstacles à l’admission aux hautes écoles, mais aussi à la formation professionnelle supérieure, restent cependant considérables pour une partie des apprentis scolarisés dans le système de formation professionnelle, selon les conclusions de cette recherche publiée mardi.
Cela laisse supposer que ces barrières institutionnelles empêchent une partie des jeunes de réaliser les aspirations professionnelles qu’ils et elles ont revues à la hausse au cours de leur formation initiale. La suppression de ces obstacles pourrait donc contribuer à faciliter les changements d’orientation en cours de carrière et de formation.
ATS/NXP
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