Élection complémentaire à Yverdon-les-BainsFrançois Armada élu, le PLR sauve son deuxième siège
Le nouveau municipal bénéficiait du soutien de l’ensemble des partis de la droite et du centre. Sa concurrente a toutefois gagné des voix entre les deux tours.

«Est élu avec 56,83% des suffrages: François Armada.» À peine le président du Conseil communal d’Yverdon, Roland Villard a-t-il fini sa phrase qu’une salve nourrie d’applaudissements s’est élevée des rangs de l’Alliance de droite, rassemblée comme ses adversaires du jour dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville d’Yverdon.
L’accolade chaleureuse du municipal PLR Christian Weiler à son nouveau collègue et colistier suit instantanément. Les libéraux-radicaux, plus encore que l’UDC, les Vert’libéraux et le Centre peuvent respirer: ils sont parvenus à sauver leur second siège à l’Exécutif de la deuxième ville du canton, vacant depuis la démission de Jean-Daniel Carrard.
«François s’en était déjà bien sorti au premier tour. Et nous avons prouvé aujourd’hui que l’Alliance vaudoise fonctionnait bien aussi à Yverdon», se réjouit le président du PLR local, Maximilien Bernhard.
«J’étais relativement confiant au soir du 1er tour. Mais le niveau de mobilisation à gauche comme à droite était tout de même une source d’inquiétude pour moi.»
Cette fois-ci seul à droite, François Armada a progressé de 1310 voix au deuxième tour (pour en obtenir au final 2952) d’un scrutin qui n’a mobilisé que 26,57% des électeurs (contre 29,83% le 25 septembre). Mathématiquement, cette nouvelle position lui donnait un avantage certain sur une Ella-Mona Chevalley qui l’avait devancé de 142 voix il y a trois semaines. «Alors oui, j’étais relativement confiant, mais les maths on sait ce que c’est, et le niveau de mobilisation à gauche comme à droite m’inquiétait tout de même», explique le vainqueur du jour.

De fait, Ella-Mona Chevalley a également progressé entre les deux tours. Les 2113 bulletins obtenus (+329) lui ont assuré 40,26% des suffrages. Un score somme toute bon, qui ne parvenait cependant pas à ôter une déception lisible sur le visage de la candidate du parti Solidarité & Écologie (S + E). «Je suis malgré tout fière de cette campagne dans laquelle nous avons amené des thématiques qui auraient été éclipsées des débats sans nous: urgences climatique et sociale en tête», souligne-t-elle.
«Je continuerai à m’investir»
À 24 ans, l’étudiante promet qu’elle ne renoncera pas: «Dans quatre ans, si une candidature S + E à la Municipalité est pertinente, on y ira. Ce sera peut-être moi, peut-être quelqu’un d’autre, car je rappelle que je ne me présentais pas dans un but personnel, mais comme représentante d’un collectif. En attendant, je reste une élue du Conseil communal et je vais continuer de m’y investir.»

Sans doute assermenté le 3 novembre prochain, pour une entrée en fonction prévue le 1er décembre, François Armada quittera pour sa part les rangs de l’organe délibérant pour gagner ceux de cette Municipalité au sein de laquelle Jean-Daniel Carrard ne se retrouvait plus. De quoi s’y asseoir prudemment? «Chacun a sa manière d’approcher des dossiers. J’en ai du reste parlé avec Christian Weiler. Mais il faut aussi dire que comme nouvel arrivé, je n’ai pas le ressenti «émotionnel» que pouvait avoir Jean-Daniel Carrard à leur propos», affirme celui qui se décrit comme ouvert au dialogue.
Cap sur 2026
Un avis partagé par son président, Maximilien Bernhard. «François Armada n’a logiquement pas vu un certain nombre de ses réalisations être bloquées ou gelées. Et puis, il va découvrir la fonction en travaillant au sein d’une minorité, ce qui change la donne.»
Quoi qu’il en soit, la «victoire d’étape» de dimanche semble déjà aiguiser les appétits au sein du PLR. «Il y a toujours un déséquilibre trop fort à la Municipalité. Nous allons désormais nous battre pour obtenir a minima un troisième siège en 2026. Voire pourquoi pas reprendre la majorité», affirme Maximilien Bernhard. Seul ou avec l’Alliance vaudoise?
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