François Burland, l'art d'être ni dupe, ni soumis
Entre son exposition chez Raynald Métraux à Lausanne et le succès du film «Seuls Ensemble», le Vaudois multiplie les aventures artistiques et humaines avec les jeunes migrants.

Résistant à la lecture complaisante du monde, l'artiste s'appuie sur l'humour indocile et… l'homme parle. Il mitraille même, s'il fallait comptabiliser le nombre de mots à la minute, mais rien à voir avec une logorrhée. Dans le discours désarmant de sincérité de François Burland, on peut traquer le remplissage, il n'y est pas. Et si le verbe s'avère parfois cru, rien à voir avec une posture. L'artiste perché au Mont-Pèlerin n'est pas de ceux qui enjolivent. Peut-être qu'une dernière bouffée de «faites l'amour, pas la guerre» imprime encore ses chemises fleuries. Mais tout son souffle d'homme et d'artiste aux slogans percutant plus vite qu'une contre-vérité, c'est aux autres que le sexagénaire le donne. À ces jeunes migrants non accompagnés pour lesquels il se démène afin de leur trouver un avenir et qu'il embarque comme Haben, 20 ans, dans ses aventures depuis plusieurs années: expositions, montages et même création, comme cette gravure réalisée sous les yeux des résidents d'un EMS de Lutry et devant la caméra de Sonia Zoran et Thomas Wüthrich pour «Seuls ensemble», un film documentaire qui touche partout où il passe.