Face aux possibilités offertes par les nouvelles technologies, la première réaction est bien souvent une euphorie excessive, mâtinée de quelques frissons dans le dos. Un peu comme au cinéma, on aime se faire peur: regardez ce dont est capable cette intelligence artificielle et comment elle va nous mettre au placard par son efficacité! Appréciez comme elle peut générer, quasi toute seule, des images de personnes qui n’existent pas mais qui ont l’air bien réelles.
Cette description du techno-enthousiasme ambiant peut faire sourire, et pourtant… Qui n’a pas donné, encore récemment, un paquet de photos de soi pour se faire refaire le selfie par l’app Lensa, façon peinture à l’aérographe comme sur une carrosserie d’un carrousel du Luna Park?
Et combien d’entre nous se sont demandé où les images de soi, données au système de manière complètement consentie, allaient se stocker? Et à quelles autres fins elles pourraient servir? Malgré les mises en garde, notre rapport aux nouvelles technologies demeure ambigu. On s’inquiète de se faire filmer dans nos gares, mais on donne volontairement ses selfies à des entités dont on ne sait rien.
Les nouvelles technologies ne sont pas le mal pour autant. Elles recèlent d’applications intéressantes, de réelles plus-values pour notre quotidien. Pour autant que cela soit cadré, régulé. Le législateur doit être proactif, combler son retard face à ce dont sont capables les programmes d’intelligence artificielle et répondre aux questions qu’ils soulèvent. Il y va de la protection des citoyennes et citoyens.
Mais ce n’est pas la seule chose qui doit changer. Chaque citoyenne et citoyen, dans son rapport à ces nouvelles technologies, doit se responsabiliser et revoir son comportement souvent paradoxal quant à ses données personnelles.
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L’éditorial – Gare au techno-enthousiasme!
Le législateur doit mieux réguler l’intelligence artificielle et les citoyennes et citoyens davantage se responsabiliser.