FranceGenevois de Briançon, plus sous contrôle judiciaire
Le procès de trois militants - deux Suisses et une Italienne - qui avaient aidé des migrants à entrer en France fin avril, a été renvoyé au 8 novembre. Leur contrôle judiciaire a été levé.

Le tribunal correctionnel de Gap, dans les Alpes françaises, a renvoyé jeudi au 8 novembre le procès de deux militants suisses et une italienne poursuivis pour avoir aidé des migrants à entrer en France, pour une question de constitutionnalité.
Le contrôle judiciaire d'une étudiante italienne de 27 ans, d'un étudiant suisse de 26 ans et d'un travailleur belgo-suisse de 23 ans, a été levé au terme de l'audience
Deux Suisses de 23 et 26 ans et une Italienne de 27 ans comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Gap (sud-est) pour «aide à l'entrée irrégulière» d'étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d'avoir commis ces faits «en bande organisée».
Ils encourent dix ans d'emprisonnement, 750'000 euros (860'000 francs) d'amende et une interdiction du territoire français.
Le 22 avril, plus d'une centaine de personnes dont «les trois de Briançon», comme les surnomment leurs soutiens, dont de nombreux intellectuels à l'instar de l'écrivain italien Erri de Luca, avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre, où ont eu lieu de brefs heurts avec les forces de l'ordre, avant de rejoindre la ville de Briançon sous escorte.
Leur action répondait à la mobilisation, la veille, d'une centaine de membres du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire qui avaient «bloqué» symboliquement le col voisin de l'Échelle, sous la bannière du mouvement «Defend Europe», pour marquer leur hostilité à l'entrée de migrants.
Les agissements des membres de Génération identitaire font l'objet d'enquêtes diligentées par le parquet de Gap mais aucune poursuite, pour l'heure, n'est engagée contre eux. Une situation judiciaire où les défenseurs des étrangers dénoncent «deux poids, deux mesures».
Manif' annoncée
Les collectifs français, italien et suisse de soutien aux trois prévenus appellent au rassemblement devant le palais de justice où sont attendus associations, élus et personnalités. L'une d'elles, Me Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), compte parmi les cinq avocats de la défense.
Un autre, Me Yassine Djermoune, a indiqué que ses deux clients suisses assumeraient à l'audience une démarche politique de «solidarité» et de dénonciation de «l'inhumanité subie par les réfugiés et orchestrée par les États», ainsi que de critique du capitalisme qui, pour eux, «engendre la migration».
«Surréaliste»
A l'extérieur du tribunal se tiendra «une sorte de procès inversé»: «nous allons mettre en accusation l'État et la politique migratoire du gouvernement qui met les gens en danger, les mutile ou les tue», a déclaré Michel Rousseau, du collectif local Tous Migrants.
Récemment, «il y a eu trois morts, c'est terrible, ça éclaire le côté surréaliste de ce procès», a-t-il ajouté.
Le 9 mai a été retrouvée dans la rivière Durance une Nigériane de 31 ans qui pourrait s'être noyée après une course-poursuite avec les forces de l'ordre. Le 18 mai, un jeune homme noir a été découvert dans un bois près de Montgenèvre. Le 25 mai, la dépouille d'un autre homme noir a été retrouvée sur un sentier, côté italien, à 5 km de la frontière.
ats
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