La Fondation Beyeler en feuGeorgia O’Keeffe trouve le point G du sublime
L’Américaine exposée à Riehen, près de vingt ans après la rétrospective de Zurich, la première en Europe, a secoué son temps en artiste libre de figurer des tourbillons d’émotions.

La claque! Même… l’émoi total. Dans ses peintures à l’huile mais à la texture de nuages de poudre toujours prêts à s’envoler, Georgia O’Keeffe distille en permanence un double langage. Il figure la nature. Ces fleurs, qui ont fait sa légende, et que l’artiste qui enflamme la Fondation Beyeler explore en révélatrice de leur intimité. Il dessine aussi ces paysages urbains et désertiques dont elle scrute l’immensité, sans jamais souffrir du complexe de la petitesse humaine. La fille des plaines du Midwest aime l’espace, inflexible sur son indépendance, elle fait une urgence de ce besoin alors qu’elle file de New York à l’ouest, inscrire dans d’autres géographies ce langage qui dit autant qu’il insinue.