Glandeur professionnel, Gringe sort du bois
À 39 ans, la moitié des Casseurs Flowteurs décide de ne plus vivre dans l'ombre d'Orelsan. Ciné, rap, il savoure tout.

Gringe, comme «grinche», avec la syllabe médiane écrasée à la façon d'un vieux matelas, bien épaisse et paresseuse, reniflant les pantoufles fatiguées et le caoua tiède plus que les baskets à la mode et le gin tonic. Gringe pour «Gringo», surnom hérité en hommage à un génome sud-américain que renforce l'iris d'un vert océanique. Gringe, enfin, à la place de Guillaume Tranchant, un nom tamponné sur une carte d'identité perdue dans un tiroir. Au cinéma, sur scène, sur les disques d'Orelsan et à ses côtés dans le duo des Casseurs Flowters, c'est Gringe que l'on ne cesse de découvrir depuis dix ans. Longtemps heureux dans l'ombre, en second plan ou en coulisses, à «saisir des perches» qu'on lui tendait. Et désormais vedette assumée, comédien demandé, rappeur adulé qui remplira ce jeudi le D! lausannois.