Depuis le début de l’année, mécontente de l’approche globale choisie par le Conseil d’État pour l’indexation, une minorité de la fonction publique, attisée par les syndicats, manifeste et fait grève. La mobilisation annoncée du 28 mars représente le sixième jour de grève pour certains, ce qui signifie désormais plus d’une semaine non travaillée, et pour les enfants dont les professeurs suivent le mouvement, plus d’une semaine d’école en moins.
Il est pour le moins abusif de fustiger le pourcentage de l’indexation, alors que c’est un ensemble de mesures qui a été pris pour le secteur public (annuités, prime «vie chère», etc.). Cela donne lieu à une augmentation réelle de salaire bien plus importante que le 1,4% brandi par les syndicats. De plus, les baisses fiscales votées profiteront à l’ensemble de la population vaudoise – employés de l’État compris – et auront un impact positif sur le pouvoir d’achat.
«Les syndicats s’enferment dans des postures idéologiques bien éloignées de la défense des intérêts du personnel.»
Si le Conseil d’État n’est pas revenu, à juste titre, sur la question de l’indexation, il a, lors de sa rencontre avec les syndicats du 22 mars dernier, fait une série de propositions équilibrées de l’ordre de 47 millions pour différents secteurs. Ainsi, 20 millions sont proposés pour les revalorisations salariales des secteurs sociaux et santé parapublics, ce qui représente, par exemple, une augmentation de 300 francs par mois pour une assistante sociale ou une éducatrice. Un supplément «vie chère» de 15 millions est prévu pour les secteurs publics et parapublics pour 2024. À cela, le Conseil d’État ajoute 10 millions pour les besoins de l’école inclusive, 1, 2 millions pour des postes d’assistants sociaux en faveur de la protection des mineurs et 800’000 francs sont dédiés à la prévention des risques psychosociaux.
Prudence de rigueur
Malgré cette enveloppe généreuse, les syndicats ont quitté la table des négociations. Les revendications des secteurs santé et social parapublic ne sont pas nouvelles et préexistaient à l’arrivée du nouveau Conseil d’État. Aujourd’hui, les propositions faites par le gouvernement à majorité de droite viennent répondre de manière pérenne à ces demandes récurrentes. Le choix des syndicats est simplement inaudible.
Les incertitudes liées à de nombreux facteurs (guerre en Ukraine, crise énergétique, pertes de la BNS, crise bancaire, etc.) incitent à une prudence légitime du Conseil d’État pour le processus budgétaire 2024. Face à cette réalité, les syndicats restent sourds et s’enferment dans des postures idéologiques bien éloignées de la défense des intérêts du personnel.
En agissant ainsi, ils nuisent à l’entier de la fonction publique dont la majorité silencieuse est au travail et pas dans la rue. Espérons qu’ils retrouvent la raison et que l’on puisse désormais se consacrer aux dossiers essentiels pour le canton et sa population, en particulier la mobilité, la transition énergétique, la fiscalité ou encore la formation.
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L’invitée – Halte à la grève d’une minorité syndicale
Pour la présidente du PLR Vaud, l’attitude inflexible des syndicats face aux propositions de l’État n’est plus tenable.