En 2014, la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (FP) a vu 9 de ses recours ou oppositions acceptées sur un total de 30. Elle a déposé 40 nouvelles oppositions, soit un tiers de plus que l'année précédente. En cause: le boom actuel des constructions.

Dans 11 cas, les projets ont été redimensionnés ou abandonnés en 2014, a annoncé la FP mardi. Huit interventions ont été rejetées et deux oppositions retirées sans succès. La FP rend public chaque année depuis 1988 son bilan des oppositions et recours.

En 2014, elle a pu clore 30 cas (24 l'année précédente) pour un bilan atteignant 67% de réussite (83% l'année précédente). La moyenne annuelle sur dix ans du taux de succès de la FP (2005-2014) est de 72%. Seize des 30 cas ont pu être réglés au stade de l'opposition déjà.

Cascades préservées

Parmi les succès obtenus, le directeur Raimund Rodewald cite la préservation des cascades du torrent Gonerli à Obergoms (VS) face à un projet hydroélectrique, l'abandon du projet d'antenne de téléphonie mobile dans un paysage protégé à Ebersecken (LU) ou l'agrandissement d'un terrain de golf à Täsch (VS).

Autre victoire considérée comme très importante, le renoncement à la construction d'une route conduisant à l'alpage de Rifair, sis sur territoire italien dans le Val Müstair (GR). Ce tronçon était prévu en plein habitat de tétraonidés, comme le Grand Tétras ou le Tétras lyre. Le tribunal administratif a entièrement donné raison au recours des organisations écologistes et interdit cette route.

Boom des constructions

Les 40 nouvelles oppositions déposées en 2014 représentent une augmentation de 38% par rapport aux 29 de 2013. Le boom actuel des constructions laisse donc des traces, déplore la FP.

Ces nouveaux cas concernent l'application de la loi sur l'aménagement du territoire, l'installation d'infrastructures de production d'énergie renouvelable et les constructions hors des zones à bâtir, notamment en rapport avec le remplacement d'anciens bâtiments agricoles.

Pressions sur le paysage

Selon la fondation, le droit de recours des organisations de protection de l'environnement est une bonne référence pour mesurer la pression des nouvelles constructions sur le paysage.

Cette pression va encore s'accroître avec la révision de la loi sur l'énergie et l'initiative parlementaire du conseiller aux Etats Joachim Eder (PLR/ZG), prédit la FP. Ce texte permet de limiter les pouvoirs de la Commission pour la protection de la nature et du paysage, qui donne son feu vert à l'inventaire fédéral. Il doit encore être débattu au Parlement.

Ces prochaines années, il faut donc s'attendre à une augmentation de l'utilisation du droit de recours des organisations de protection de l'environnement, avertit la FP.

ats