Création d’affiches de spectaclesHaydé et le Petit Théâtre affichent leurs 20 ans
Une expo virtuelle retrace le compagnonnage de l’illustratrice et du théâtre jeune public lausannois.

Un lapin facétieux, des oiseaux parés de plumes chamarrées, un rusé goupil et des chats malicieux peuplent l’imaginaire de Haydé. Pendant deux décennies, l’illustratrice lausannoise a inventé, dessiné et peint tout un bestiaire pour le Petit Théâtre de Lausanne. Colorées, ludiques, pleines de fantaisie, ses affiches habillent les panneaux publicitaires de la ville. Ce compagnonnage méritait bien une exposition qui, crise sanitaire oblige, se déploie sur la Toile. L’occasion, aussi, de marquer la fin d’une belle aventure.
«Ces affiches, c’était ma signature en ville. Ce sera comme si je donnais mon bébé à quelqu’un d’autre»
«J’ai envie de faire autre chose, de publier un livre de cuisine, de faire de la sculpture ou du papier mâché, sourit-elle. Mais ça me fera quand même un peu bizarre. Ces affiches, c’était ma signature en ville. Ce sera comme si je donnais mon bébé à quelqu’un d’autre.» Le nom du nouvel illustrateur? Top secret, il sera dévoilé le 15 juin.
Peinture et collage
L’histoire de Haydé et du Petit Théâtre se noue en 2000, sous l’impulsion de Gérard Diggelmann qui cherchait quelqu’un pour styler les affiches. «Je mettais en scène mon personnage fétiche, avec son visage ovale et ses longues oreilles. Puis, lorsque Sophie Gardaz a repris la direction en 2005, elle a voulu changer de formule. Ça m’a fait du bien de changer de cap, je me suis donc lancée dans la peinture et le collage.» Sa seule exigence? Dessiner des animaux. Elle rigole: «C’était à prendre ou à laisser!»
Chaque saison, l’illustratrice a testé des techniques picturales, bricolé dans son atelier, inventé de nouveaux personnages. «Au départ, je faisais des dessins très simples, puis j’ai imaginé des choses de plus en plus compliquées, avec des collages en 3D. Finalement, le lithographe m’a dit d’arrêter car ça ne passait plus dans son scanner!» Pour la saison 2012-2013, elle revient à un style plus épuré avec son lapin noir et blanc aux contours de rondouillet. Puis, après un bref retour au collage («j’étais dans ma phase papier japonais»), elle renoue avec les couleurs vives dès la saison 2014-2015.
Fantasmagories
Pour dessiner ses affiches, Haydé fait appel à ses fantasmagories personnelles. «Je n’ai jamais voulu rencontrer les metteurs en scène, voir de photos. Si on m’influence, ça me bloque! Au moment de lancer la saison, Sophie Gardaz me racontait brièvement l’histoire de chaque spectacle, trois ou quatre mots suffisaient.»
En vingt ans, l’illustratrice a dessiné, bricolé et peint une centaine d’affiches. Son crève-cœur: sa toute dernière œuvre, pour la pièce «Tomate» de Dorian Rossel, ne se hissera pas sur les panneaux publicitaires lausannois. «Le spectacle a été reporté à la saison prochaine, le nouvel illustrateur en refera donc une autre. Mais vous verrez, il est super!»
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