Nouvelle parution romandeHélène Dormond brocarde gentiment notre besoin de contrôle
Sur le thème rebattu de «quand on lâche du lest, ça va mieux», la Rolloise livre un roman plein d’humour et de tendresse.

Maîtriser son univers. S’il se fait particulièrement criant en ces temps incertains, ce besoin se tapit en chacun de nous. Hélène Dormond s’en moque gentiment dans «Zone de contrôle» (Éd. Plaisir de lire), son troisième roman. Imprégnée par ses études en psychologie et ses activités de travailleuse sociale, la Vaudoise sait de quoi elle parle. Mais pas de théorie psy ici, juste l’histoire de Marianne, qui surnage malgré les bouleversements qui se succèdent dans sa vie de quadragénaire: après la mort de son mari, la séparation de ses parents, cette fleuriste de profession doit se reconvertir à la suite d’une allergie cutanée à diverses plantes, tout en gérant ses enfants qui s’émancipent. Sans oublier de materner son bougon de père.
De fleuriste à pervenche
De fleuriste, la voilà donc devenue… pervenche. L’auxiliaire de police se retrouve ainsi à coller le moindre stationnement fautif. Un changement de voie improbable qui sied pourtant à sa droiture et à sa fibre de redresseuse de torts. Mais celle qui se guide avec diverses lois de son cru, de celle «du spaghetti trop cuit» au «principe du boutonneux», se verra évidemment rappeler par les circonstances que la vie ne se décrète pas à coups de grands principes.
«Le roman évite le cliché qui consiste à voir les éléments disparates d’une vie s’aligner comme par magie dès lors que l’on sort de sa zone de confort.»
On suit avec plaisir les péripéties d’une héroïne bousculée par une succession de situations cocasses, jusqu’à l’attendue perte de contrôle. Hélène Dormond reprend ici le thème de l’affirmation de soi, qui lui tient à cœur. Le roman évite cependant le cliché qui consiste à voir les éléments disparates d’une vie s’aligner comme par magie dès lors que l’on sort de sa zone de confort.
On regrettera la droiture caricaturale du personnage principal, tout comme le profil classique de ses sœurs: la narratrice joue sa partition entre une aînée parfaite et une cadette follette. Mais on soulignera l’humour de l’auteure, qui, pointant avec tendresse les travers de son idéaliste héroïne et de son entourage, teinte d’une couleur particulière ce thème souvent arpenté.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.