Helsana raye de sa liste les ostéopathes trop coûteux
La caisse maladie exige que les thérapeutes baissent leurs tarifs. Et exclut ceux qui ne se plient pas à ses exigences.

En automne 2016, puis à nouveau le mois dernier, Helsana a envoyé un courrier à une centaine des 800 membres que compte la Fédération suisse des ostéopathes (FSO). L'assurance leur demandait de revoir leurs tarifs à la baisse pour «correspondre aux conditions du marché». Dans sa lettre, Helsana fournit une grille tarifaire à laquelle l'ostéopathe doit se conformer, faute de quoi ses prestations ne seront plus remboursées.
Et de fait, une soixantaine de thérapeutes se sont vus retirés de la liste des personnes remboursées. C'est le cas de Christophe Oulevey, ostéopathe à Lausanne: «Depuis avril dernier, mon associé Pierre Meurice et moi-même ne sommes plus sur cette liste. Un comble quand on sait que nous sommes inscrits au Registre des médecines empiriques ( ndlr : un label de qualité ), que nous payons plus de 300 francs par année pour que les assurances remboursent nos prestations et que parmi les caisses à l'origine de ce registre, il y a Helsana. Nous pratiquons les mêmes tarifs depuis plus de dix ans!»
Martial Messeiller, responsable des affaires publiques d'Helsana pour la Suisse romande, explique: «Dans le domaine de l'assurance complémentaire privée, chaque thérapeute est en droit de fixer les tarifs qu'il entend. Pourquoi une assurance ne pourrait-elle pas également déterminer ceux qu'elle est prête à rembourser?» Reste que la pilule passe mal. «Les prix pratiqués par la profession oscillent entre 100 à 120 francs pour une demi-heure de traitement et n'ont pas augmenté, explique Sebastian Byrde, président de la FSO. Certains confrères ont reçu le courrier d'Helsana et d'autres, pratiquant les mêmes tarifs, ne l'ont pas reçu.»
L'assurance ne rembourse que les consultations de trente minutes qui coûtent moins de 78 ou 84 francs (selon le niveau de qualification de l'ostéopathe). «Nous sommes la seule caisse qui ne fixe pas de plafond annuel pour les médecines complémentaires. Nous remboursons 75% des factures, quel que soit le montant global de celles-ci, explique Martial Messeiller. Nous mettons donc une limite aux tarifs en vigueur selon des règles claires et acceptables afin de mettre un peu d'ordre dans la branche. Il existe de grandes disparités tant au niveau de la formation que de la tarification.»
L'assuré qui a pris l'habitude d'aller chez un ostéopathe exclu par Helsana a le choix entre payer de sa poche, changer de thérapeute ou de caisse. «A moins d'être jeune et en bonne santé, cette option est pratiquement impossible, explique Joy Demeulemeester, responsable politique de la santé à la Fédération romande des consommateurs. Les personnes d'un certain âge ont peu de chances de pouvoir conclure une autre assurance complémentaire, surtout si elles l'utilisent!»
Christophe Oulevey précise: «Plusieurs de mes patients se sont plaints auprès d'Helsana de ne pas avoir été avertis. Du jour au lendemain, mes factures n'étaient plus remboursées. La caisse leur a répondu de consulter, sur Internet, la liste des ostéopathes qu'elle reconnaît.» Joy Demeulemeester de conclure: «Le fait que l'assurance précise quels sont les tarifs admis a le mérite de clarifier le mode de facturation. L'assuré y gagne en transparence, pour autant que l'assureur l'avertisse de tout changement de sa liste des thérapeutes reconnus.»
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