«Il doit être possible de construire à Échallens sans tout massacrer»
Des citoyens ont décidé de se battre pour le respect des règles. Le syndic reconnaît que la Commune devra être plus attentive.

Stop, fini, pause, pouce. La nouvelle Association pour la sauvegarde d'Échallens siffle la fin de la récréation en matière de constructions dans le chef-lieu du Gros-de-Vaud. «Nous ne nous battons pas pour le maintien de l'existant, mais pour qu'un débat se fasse, explique la présidente Corinne Bloch. Car il doit quand même être possible de construire des choses sans tout massacrer…»
Un projet très récemment mis à l'enquête symbolise ce que la dizaine de fondateurs de l'association dénonce: il prévoit de raser une vénérable maison d'habitation et treize grands arbres dans le parc qui l'entoure pour y construire deux immeubles contigus abritant vingt-cinq appartements. Un projet disproportionné selon les membres de l'association.
Fille de l'ancien syndic Jean Bavaud, Élisabeth Bavaud ne pouvait qu'adhérer à cette association. Elle vient en effet d'obtenir du Tribunal administratif une nouvelle implantation et le redimensionnement d'un projet d'immeuble pourtant dûment autorisé par la Municipalité. Comme Corinne Bloch, elle déplore le manque de vision globale et d'influence politique sur les constructions dans le bourg. «Il est dommage qu'il faille qu'une citoyenne aille jusqu'au tribunal et débourse 6000 fr. pour que les règlements soient appliqués», déplore cette architecte retraitée du Service immeuble, patrimoine et logistique du Canton. Pour étayer ses affirmations, elle montre en photos trois récentes constructions «illégales» en raison de leurs imposants balcons insérés dans les toitures.
«Pas toutes très réussies»
Syndic d'Échallens, Jean-Paul Nicoulin concède que les dernières constructions à Échallens «ne sont pas toutes très réussies». Quant à «l'illégalité» des cas dénoncés, il suppose qu'à l'époque la question des balcons a été tranchée dans les limites de la marge d'appréciation laissée aux municipalités. «Mais il est vrai que jusque-là, chaque projet a été considéré de manière indépendante. Et que nous n'avons sans doute pas assez tenu compte de l'inventaire ISOS.» Cet inventaire fédéral des sites construits d'importance nationale à protéger n'est pas contraignant, mais il émet des recommandations sur lesquelles les municipalités peuvent s'appuyer pour rendre des décisions.
«Car l'aménagement du territoire ne peut tenir compte uniquement des questions de rentabilité, reprend Élisabeth Bavaud. Des outils sont à disposition des municipalités pour ne pas laisser construire n'importe quoi. Encore faut-il qu'elles veuillent les utiliser…» Et de citer en exemple la Ville de Payerne, qui a mis sur pied une Commission d'urbanisme et d'architecture ou la Municipalité de Villars-Épeney, qui a gagné au Tribunal fédéral en s'appuyant sur l'ISOS pour justifier un refus de délivrer un permis de construire.
Règlement à réviser
Tablant à la fois sur son statut de centre régional et la volonté cantonale de densification des zones construites, Échallens a peut-être délivré un peu trop facilement ses permis de construire ces dernières années. Mais les membres de l'Association pour la sauvegarde d'Échallens promettent de désormais décortiquer chaque nouvelle mise à l'enquête. Quant au syndic, il rappelle que le lancement de la révision du vieillissant règlement communal sur les constructions, ainsi que celle du Plan général d'affectation font partie du programme de la législature. «Mais, même si nous avons déjà refusé un certain nombre de projets par le passé, nous devrons sans doute être encore plus attentifs à l'avenir à la question de l'intégration des nouveaux projets.»
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