Les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records en 2020 et la situation est alarmante. Les États liés à l’accord de Paris se sont réunis à Glasgow – pour un résultat insatisfaisant: de nouvelles solutions sont requises.
La Suisse s’est engagée à réduire de moitié ses émissions d’ici à 2030 et vise la neutralité carbone dès 2050. La votation sur la loi CO2 nous a appris que nos citoyens sont attachés à la protection du climat, mais ne veulent pas de nouvelles taxes ou d’une politique punitive, qui attaque particulièrement la classe moyenne.
«Une partie importante de la solution passe par la recherche, l’innovation, et l’adoption de nouvelles technologies.»
Le gouvernement doit revoir sa copie et proposer une nouvelle loi qui soit efficace contre la hausse des gaz à effets de serre, mais n’impacte pas la classe moyenne par des taxes iniques. Augmenter le prix de l’essence, par exemple, c’est appuyer injustement sur une partie de la population n’ayant pas un accès facilité à des transports publics efficaces. Nous avons besoin d’incitations ciblées, de solutions plus sectorielles, plus pragmatiques et moins complexes qui peuvent être adoptées avec facilité par l’industrie, les entreprises et les citoyens.
Une partie importante de la solution passe par la recherche, l’innovation, et l’adoption de nouvelles technologies. Exemple: 24% des émissions de gaz à effet de serre Suisse sont produites par le secteur du bâtiment. De nombreux projets de recherche (dont l’un à l’EPFL) devraient permettre d’ici peu de produire un nouveau béton fiable, solide et produisant beaucoup moins de CO2.
Le domaine du bâtiment doit aussi envisager l’intégralité de ses activités de manière cyclique et construire de manière optimale et durable – par exemple sur la question du recyclage des déchets, sur la production et la consommation d’énergie ou sur la régulation et la conservation de la chaleur.
Inciter et investir
Pour ce faire, il est capital de soutenir le développement de législations offrant un cadre favorable aux entreprises, industries et entrepreneurs, qui facilite le transfert de technologie et encourage, par des incitations fiscales notamment, l’emploi de méthodes durables par tous les acteurs. Il s’agit d’inciter et d’investir afin d’avoir une économie saine et porteuse d’innovation plutôt que de taxer et d’interdire. Et rappelons qu’une société prospère se soucie plus d’écologie qu’un pays en crise économique.
Afin de pouvoir atteindre les objectifs de l’accord de Paris, le gouvernement suisse doit proposer une nouvelle loi sur le CO2 dotée d’incitations plus que de mesures punitives, et approcher le problème de manière sectorielle. Le canton de Vaud quant à lui a l’occasion de se positionner en pionnier en matière de construction et d’habitat durable et de devenir un pôle d’excellence dans le domaine de la recherche et développement de technologies propres. Cette vision est une priorité pour Le Centre.
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L’invitée – Il faut revoir la copie de la loi sur le CO2
Valérie Dittli appelle de ses vœux une nouvelle législation tournée vers les incitations, afin de pouvoir atteindre les objectifs de l’accord de Paris.