Il faut sauver le berger Grillon

La nouvelle avait ému nos lecteurs en octobre 2017: Grillon, le berger des âmes, était viré de l'alpage des Petits-Lacs au-dessus des Mosses. Quelques lettres, quelques vagues, et puis plus rien. L'homme qui exploitait la buvette depuis six étés tout en s'occupant de jeunes en délicatesse avec la justice allait bien finir par retomber sur ses pattes, lui pour qui aucun problème n'est insurmontable, lui qui ne connaît pas l'expression «cas perdus».
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Eh bien non. L'été est de retour sur l'alpe, pas Grillon. Il se démène dans une impasse avec une poignée d'écorchés vifs sur les bras. Cet éducateur atypique réputé pour rattraper par le col des ados révoltés que plus personne ne sait par quel bout empoigner se retrouve aujourd'hui sans feu ni lieu pour accueillir ses protégés à l'écart des tentations de la ville.
On peut s'étonner, alors que son action socio-éducative est jugée indispensable par de nombreux professionnels de toute la Suisse romande – sans compter les magistrats spécialisés dans la justice des mineurs qui relèvent le vide institutionnel comblé par son engagement hors norme – que personne ne se soit inquiété des suites de cette affaire.
«On attend de cet éducateur hors norme qu'il se débrouille magiquement, car c'est ainsi qu'il a toujours agi»
Seulement voilà, on attend de Grillon qu'il se débrouille magiquement, car c'est ainsi qu'il a toujours agi, ne refusant personne, même les pires sales gosses, même quand il n'y a plus un centimètre carré de paillasse disponible pour dormir avec les bêtes à l'écurie. C'est d'ailleurs ce sens prodigieux de l'accueil qui a déclenché le ras-le-bol légitime de la Commune d'Ormont-Dessous l'an dernier. Grillon le cow-boy pacifique avait semé des yourtes tout autour du chalet, sans autorisation.
Surdoué pour la relation, mais dépourvu de talent au rayon administratif, Grillon en avait déduit un peu naïvement – et non sans un brin de provoc – qu'il suffirait de renoncer aux constructions sauvages pour être à nouveau le bienvenu là-haut. Manifestement ce n'est pas le cas.
Une fois n'est pas coutume, il a besoin d'être épaulé. Le SPJ promet de se rendre aux Petits-Lacs ces prochains jours. Reste à espérer qu'il ne se montrera pas trop tatillon.
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