Meurtre à PayerneIl sera jugé au tribunal pour avoir tué sa femme et son fils
Un homme a tué sa femme et son fils aîné le 25 avril 2018. Ce dernier avait tenté de s’interposer entre sa mère et lui avant d’être abattu par balle. Le procès s’ouvre le 16 août à Renens.

Il n’acceptait pas leur séparation. Le 25 avril 2018, à Payerne, un homme a tué sa femme et son fils aîné qui tentait de s’interposer. Après des mois, voire des années de harcèlement et de violences, il s’est livré à une véritable exécution, vidant plusieurs chargeurs sur ses victimes. Le procès s’ouvre le 16 août à Renens.
Les faits relatés dans l’acte d’accusation font froid dans le dos. Pour ce féminicide – le terme ne figure pas dans le Code pénal -, la procureure a retenu la forme la plus grave des infractions d’homicide: l’assassinat, qui implique d’avoir tué avec une absence particulière de scrupules. Si cette accusation est confirmée, l’accusé risque au moins dix ans de prison, voire la prison à vie.
La Cour décidera librement. Le procès s’ouvre le 16 août devant le Tribunal criminel du Nord vaudois qui siégera pour l’occasion à Renens. L’audience donnera un éclairage plus complet sur l’agresseur et ses deux victimes, et sur les circonstances du double homicide.
Me Patrick Michod, l’avocat de l’accusé, ne fera pas de commentaires à ce stade. Il réserve ses déclarations pour le tribunal. Mais il «conteste fermement la qualification de féminicide», qui est «un terme militant», a-t-il indiqué à Keystone-ATS. Tout juste sait-on qu’il a demandé une expertise psychiatrique privée, en plus de celle ordonnée officiellement par le Ministère public.
Portrait accablant
L’acte d’accusation dresse un portrait accablant du prévenu, âgé aujourd’hui de 53 ans, et de ses agissements dictés apparemment par une extrême jalousie à l’égard de sa femme. Le couple portugais s’est installé en Suisse en 2006, à Payerne, avec leurs deux jeunes fils. Il œuvrait sur les chantiers comme maçon. Elle travaillait comme femme de ménage.
Leur relation se serait détériorée dès 2012. Insultes, menaces de mort, gifles, coups de pied et de poing: l’accusé s’en prenait à son épouse et entretenait une mauvaise relation avec son aîné qui défendait sa mère. Celle-ci avait finalement quitté le domicile familial en septembre 2017.
Harcelée, puis tuée
L’accusé a continué à la harceler, lui envoyant par exemple quelque 70 SMS la traitant de «menteuse» et de «traînée» dans la nuit du 22 au 23 avril. Des SMS auxquels elle n’a pas répondu. Le 25 avril, après son travail, cet amateur d’armes est allé chercher chez lui son pistolet, emportant deux magasins de munitions, et s’est rendu au domicile de sa femme, où se trouvait aussi son fils aîné.
Dans le carnage qui a suivi – il fait feu à 30 reprises – , le meurtrier a tiré une balle à bout portant sur son fils, puis a vidé son chargeur sur son épouse. À court de munitions, il a rechargé son arme et a exécuté sa femme, avant d’en faire de même avec son fils, qui s’était réfugié, grièvement blessé, sur le palier supérieur.
L’homme va ensuite quitter les lieux, vers 18h30, et se rendre chez des connaissances, auxquelles il annonce avoir tué sa femme et son fils. Il finira par se présenter durant la nuit à la gendarmerie de Payerne. Le prévenu est notamment accusé d’assassinat, de lésions corporelles simples qualifiées et de menaces qualifiées.
ATS
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