Visite du pape en Irak«Je prie parfois tout seul à l’autel et me sens comme un étranger dans ma propre paroisse»
La venue du pape François en Irak, vendredi, redonne espoir à une communauté chrétienne qui a perdu en 20 ans près de trois quarts de ses membres, poussés à l’exil par les guerres et les discriminations. Reportage.

Les bras abandonnés le long du corps, le père Nadhir Dako sied dans la sacristie et soupire, fatigué. Dans la paroisse de Saint-Joseph à Bagdad, on se prépare à accueillir le pape François, qui célébrera samedi une messe dans cette cathédrale. Mais le quotidien du prêtre chaldéen est difficile: «Il ne reste plus que 150 familles de fidèles; tous les autres ont fui en Jordanie, en Turquie ou en Europe. Et personne n’a jamais pu revenir, à cause de la crise économique ou parce que les milices armées ont saisi leurs biens et leurs maisons.»