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Front du Donbass: «Je retournerai au front, même amputé»
Front du Donbass – «Je retournerai au front, même amputé»
Devant l’avancée des Russes dans l’est, l’armée ukrainienne essuie de lourdes pertes. Reportage sur la route d’évacuation des blessés de guerre, entre Kramatorsk et Dnipro.
Théophile Simon - Kramatorsk
Vitaliy a eu les mains et un pied broyés par un tir d’obus. L’armée ukrainienne annonce plus de 100 morts et 500 blessés par jour.
SADAK SOUICI
Fenêtres barricadées de planches de bois, sacs de sable protégeant les générateurs électriques et sentinelles lourdement armées: l’hôpital de Kramatorsk a, en cette matinée de juin, les allures d’une forteresse assiégée. Situé à une vingtaine de kilomètres de la ligne de front, l’endroit est l’un des derniers hôpitaux encore opérationnels du Donbass, région de l’est ukrainien inexorablement grignotée par l’armée russe.
À l’intérieur, une centaine de gueules cassées s’entassent dans des chambres défraîchies. «Les blessures sont presque toutes causées par les obus, car le Donbass est principalement une bataille d’artillerie», témoigne Ivan, un jeune neurochirurgien que la guerre a transformé en spécialiste des amputations. «Nous voyons aussi régulièrement des blessures causées par des armes interdites par les lois de la guerre. Il y a trois semaines, c’était un afflux de brûlés au phosphore», ajoute Gennadiy, un chirurgien de 28 ans.