Jonathan Coe pique toujours la curiosité
Fantastique codicille au «Testament à l'anglaise» d'il y a 20 ans, «Numéro 11» chasse quelques araignées au plafond de l'humanité en folie. Jusqu'à Lausanne.

Avec le temps, il devient parfois embarrassant de croire Jonathan Coe. Son onzième roman, Numéro 11 , publié à l'origine par coquetterie superstitieuse, un onze du onze, tire son origine de Testament à l'anglaise, qui en son temps, marqua les esprits. Pourtant, il vous déclare avec aplomb: «Il n'est pas particulièrement cher à mon cœur. D'un point de vue tout personnel, je préfère Bienvenue au club , La pluie, avant qu'elle tombe , ou Expo 58 .» Soit, ce dernier livre arrache encore des rires au souvenir de péripéties sous la couette aussi gonflées que l'Atomium planté en terre wallonne. Au-delà de cette réserve, Numéro 11 possède l'immense mérite de donner suite d'outre-tombe. Surtout, le gentleman y reste maître de l'insondable labyrinthe de la nature humaine. Et ce, même si par goût de l'absurde, il préfèrera toujours la «lose» à la logique.